New York (awp/afp) - Wall Street a fini sans grande tendance mardi, restant sur la défensive face au tour pris par le début de la présidence de Donald Trump: le Dow Jones a perdu 0,54% et le Nasdaq a pris 0,02%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 107,04 points à 19.864,09 points alors que le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 1,07 point à 5.614,79 points, soutenu par une bonne performance des biotechs. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 2,03 points, soit 0,09%, à 2.278,87 points.

Au lendemain d'un déclin marqué, Wall Street est restée en retrait "face à la combinaison de craintes sur les mesures de Trump, de résultats décevants d'entreprises et de données macroéconomiques peu brillantes", a énuméré Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial. "Ce sont trois choses qui mettent le marché sous pression."

Depuis le week-end, marqué par un décret controversé de Donald Trump sur l'immigration en provenance de sept pays à majorité musulmane, Wall Street marque le pas, alors qu'elle avait bondi dans le sillage de l'élection puis de l'investiture du nouveau président républicain.

"On dirait que les investisseurs vont devoir accepter que le pire vient avec le meilleur: tout ne va pas se résumer à un plan de relance", a avancé Jack Ablin, de BMO Private Bank.

Les observateurs ont largement attribué la flambée de Wall Street aux intentions économiques de M. Trump, dont des baisses d'impôts et de vastes dépenses budgétaires, mais, sur le plan extérieur, les velléités anti-immigration et protectionniste du chef d'Etat cadrent a priori bien moins avec les souhaits des investisseurs.

Quant aux indicateurs américains du jour, ils n'étaient pas de nature à relancer l'enthousiasme: certes, les prix des logements ont rebondi en novembre, mais, de façon plus actuelle, l'activité de la région de Chicago a ralenti et le moral des ménages a reculé ce mois-ci.

Par ailleurs, la Réserve fédérale (Fed) a entamé une réunion de deux jours à l'issue de laquelle elle rendra sa première décision de l'année, la plupart des investisseurs s'attendant à ce qu'elle maintienne le statu quo après avoir relevé ses taux en décembre.

Enfin, en attendant après la clôture les chiffres trimestriels du géant informatique Apple (-0,28% à 121,29 dollars), les résultats d'entreprises ne se sont guère révélés engageants dans l'ensemble mardi, avec notamment une déception au sein du Dow Jones chez la major pétrolière ExxonMobil.

- Under Armour s'effondre -

ExxonMobil, dont l'ancien PDG va devenir le nouveau chef de la diplomatie américaine, a perdu 1,14% à 83,89 dollars après avoir fait part d'un plongeon de ses bénéfices 2016 dû à des dépréciations d'actifs et au prix bas continu de l'or noir.

En revanche, le laboratoire Pfizer a gagné 1,34% à 31,73 dollars, bien qu'il ait annoncé des résultats 2016 inférieurs aux attentes et dit tabler sur une croissance ralentie de ses revenus en 2017.

Hors de l'indice vedette, un autre laboratoire, Eli Lilly a pris 3,12% à 77,03 dollars après avoir état d'une nette hausse de ses ventes trimestrielles.

Dans l'ensemble, le secteur pharmaceutique a gardé la tête haute, les résultats du jour étant en partie éclipsés par des propos de M. Trump qui a promis mardi d'alléger les régulations du secteur. A lui seul, l'indice biotech du Nasdaq a pris près de 3%.

Parmi les autres valeurs, le constructeur de motos Harley-Davidson a reculé de 1,52% à 57,04 dollars, les prévisions de ventes se révélant décevantes dans un climat économique favorisant pourtant le "Made in America" face aux intentions protectionnistes de M. Trump.

Under Armour, chaîne de magasins de vêtements de sports, s'est effondrée de 23,40% à 19,22 dollars après l'annonce de résultats jugés très décevants, dont une baisse de son bénéfice net trimestriel.

Le groupe de messagerie UPS a chuté de 6,75% à 109,13 dollars après des résultats décevants pour 2016, notamment une perte nette au quatrième trimestre, et des prévisions inférieures aux attentes.

Le marché obligataire avançait. Vers 21H30 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,459%, contre 2,488% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,066%, contre 3,079% précédemment.

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