CALAIS, Pas-de-Calais, 20 août (Reuters) - La France et la Grande-Bretagne vont annoncer ce jeudi de nouvelles mesures pour empêcher que des migrants sans papier entrent sur le site du tunnel sous la Manche et pour accentuer la lutte contre les réseaux de passeurs.

Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et la secrétaire britannique au Home Office, Theresa May, qui sont attendus jeudi matin sur place, signeront un accord franco-britannique qui prévoit aussi, selon le Home Office, la mise en place d'un centre conjoint de commandement et de contrôle à Calais.

Ce nouveau centre conjoint "trouvera et démantèlera les membres du crime organisé qui tentent de faire passer en contrebande des migrants vers le nord de la France et à travers la Manche", précise le ministère britannique de l'Intérieur dans un communiqué.

Le plan comprend aussi un accroissement des effectifs de policiers français déployés autour de l'entrée française du tunnel sous la Manche et l'installation, sur financement britannique, de clôtures, de caméras de surveillance et d'autres équipements de sécurité autour du site.

Eurotunnel, l'opérateur de l'ouvrage souterrain, recevra aussi un "soutien" non spécifié afin de déployer des agents de sécurité sur le site.

Theresa May et Bernard Cazeneuve exposeront ce plan en détail lors d'une conférence de presse programmée à 12h15 (10h15 GMT) à Calais.

Le ministre français se rendra ensuite à Berlin pour un entretien dans la soirée avec son homologue allemand Thomas de Maizière sur la question de la politique migratoire en Europe.

Dans un communiqué diffusé mardi, le ministère français de l'Intérieur note que ce nouvel accord franco-britannique renforcera d'une part "l'engagement commun pour la sécurité du site, la lutte conjointe et résolue contre les filières criminelles de passeurs, les trafics d'êtres humains et l'immigration clandestine" et, d'autre part, "le dispositif humanitaire développé sur place avec les associations et les élus locaux, en particulier pour la protection des personnes les plus vulnérables".

Paris et Londres ont assuré au cours de l'été qu'ils faisaient du règlement de la crise des migrants "leur priorité absolue" après une série de tentatives d'intrusions massives via le tunnel sous la Manche.

D'après le Haut Commissariat de l'Onu pour les Réfugiés (HCR), quelque 3.000 réfugiés et migrants vivent actuellement "dans des conditions déplorables" à Calais et dans le Pas-de-Calais. (voir ) (Laurence Frost; Henri-Pierre André pour le service français)