AIX-EN-PROVENCE (awp/afp) - Des économistes ont appelé dimanche, lors des rencontres d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), à "défendre, à l'échelle mondiale, un ordre international économique ouvert", tout en jugeant nécessaire de mieux prendre en compte les "souffrances" des perdants de la mondialisation.

"Technologie et mondialisation ont généré une opulence inédite, mais avec ses souffrances et sa face sombre", a mis en garde le président du Cercle des économistes, Jean-Hervé Lorenzi, dans la déclaration de clôture de ces 17es rencontres d'Aix.

"Des pans entiers de la population sont laissés sur le bord du chemin de cette prospérité, dans le monde émergent comme dans les pays développés", a-t-il ajouté, évoquant les "inégalités d'accès aux biens fondamentaux", les "flux migratoires chaotiques" et les "risques environnementaux".

Selon le Cercle des économistes, association organisant les rencontres économiques d'Aix qui est à l'origine de cet appel, cette situation met en lumière "l'essoufflement des institutions", "tant dans les pays avancés, avec la montée des populismes, que dans les démocraties autoritaires qui essaiment dans le monde émergent".

Mais "l'opportunité offerte par le contexte de reprise économique et la nouvelle donne politique en Europe et en France" doivent "permettre d'amorcer l'ébauche d'un nouveau contrat social, fondé sur la confiance dans le progrès humain et garant de l'égalité des chances".

Le Cercle des économistes formule ainsi 12 propositions pour "limiter le pouvoir des entreprises dominantes", "donner la priorité à l'exigence environnementale", en supprimant par exemple les subventions aux énergies polluantes, et "doter l'Europe d'une politique migratoire coordonnée".

"Les économistes doivent prendre toute leur part à cet effort", a insisté Jean-Hervé Lorenzi, appelant à "défendre, à l'échelle mondiale, un ordre international économique ouvert" mais aussi à mettre la "prospérité au service de tous".

Cette déclaration intervient au lendemain de la clôture du sommet du G20, qui s'est achevé samedi à Hambourg sur un compromis de façade, portant la marque des désaccords entre la nouvelle administration américaine et le reste du monde, notamment sur la question du réchauffement climatique.

Concernant le climat, le G20 a pris acte de la sortie des États-Unis de l'Accord de Paris. Concernant le commerce, les grandes puissances ont réaffirmé leur engagement à lutter contre le protectionnisme, mais ont reconnu un possible recours à des "instruments légitimes de défense commerciale".

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