PARIS, 13 août (Reuters) - PSA Peugeot Citroën a qualifié lundi de "rumeurs" une information de la presse allemande du week-end selon laquelle la production de la Peugeot 508 et de la Citroën DS5 pourrait être transférée en Allemagne chez Opel, filiale de son allié General Motors.

Les deux modèles seraient produits dans l'usine Opel de Rüsselsheim, près de Francfort, à partir de 2015-2016, selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).

PSA a annoncé en février une alliance stratégique avec GM grâce à laquelle il espère faire des économies sur les coûts d'achat et de développement, moyennant une entrée de l'américain dans son capital à hauteur de 7%. (voir )

"Ce ne sont que des rumeurs que nous ne commentons pas", a dit une porte-parole de PSA, faisant écho à une réaction similaire d'Opel. "Il y a des groupes de travail qui rendront leurs conclusions à la fin de l'année."

La sortie de la première voiture produite sur une plate-forme commune dans le cadre de l'alliance entre PSA et GM n'est prévue qu'en 2016.

"Aucune fusion de gamme n'est prévue dans l'alliance avec GM, bien au contraire", a ajouté la porte-parole de PSA.

L'hypothèse d'un transfert de production constituerait un nouveau coup dur pour les salariés de PSA après l'annonce en juillet de 8.000 nouvelles suppressions d'emplois en France et de la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois.

La Peugeot 508 est produite dans l'usine de Rennes (Ille-et-Vilaine), où PSA va supprimer 1.400 emplois sur un total de 5.600 salariés, et la Citroën DS5 est produit à Sochaux, berceau de la marque au lion.

Deux délégués syndicaux de PSA ont dit ne pas avoir entendu parler d'un tel projet.

"Si c'était le cas, cela poserait un gros problème pour les emplois", a souligné Xavier Lellasseux (CFDT).

Pour Christian Lafaye (FO), un transfert de production dans une usine Opel devrait être accompagné d'une contrepartie. "On pourrait fabriquer en échange tel ou tel autre modèle d'Opel", a-t-il déclaré.

Il se dit impatient de connaître la stratégie de relance de PSA : "Qu'on nous présente une stratégie d'ajustement d'effecfifs, on veut bien l'entendre, mais maintenant il faut nous présenter la stratégie industrielle."

Après ses annonces choc de juillet, PSA suscite l'intérêt de la presse étrangère dans le calme du mois d'août avant la présentation, à la rentrée, du rapport final d'un expert mandaté par le gouvernement français pour examiner la situation économique et financière du groupe.

En début de semaine dernière, le quotidien japonais Nikkei écrivait que PSA avait suspendu ses commandes de véhicules électriques à son allié japonais Mitsubishi Motor, suscitant des interrogations sur leurs performances commerciales. PSA avait répondu qu'il s'agissait d'un ajustement de stocks seulement révélateur de la "vie normale des affaires".

Les organisations syndicales de PSA ont promis de poursuivre leur mobilisation après l'été, après avoir manifesté en juillet. (Cyril Altmeyer, avec Andreas Cremer à Berlin, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : General Motors Company, Mitsubishi Motors, PEUGEOT