BORDEAUX (awp/afp) - Plusieurs centaines d'employés de Ford, des anciens de GM&S ou encore des cheminots ont manifesté samedi dans le centre-ville de Bordeaux pour protester contre la fermeture de l'usine Ford à Blanquefort (Gironde) et plus largement contre la précarité.

"Nous sommes quelques centaines aujourd'hui, ce n'est pas beaucoup mais c'est le début de la mobilisation contre les suppressions d'emplois...", a déclaré sur les marches de l'opéra Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine, qui a donné rendez-vous à la rentrée pour continuer à "construire" une mobilisation sociale.

"Il y a énormément d'emplois en jeu, il y a les nôtres (près de 1.000) et les emplois induits dans la région, autour de 3.000. Ca signifie que derrière, socialement, c'est grave une fermeture d'usine", a-t-il indiqué à la presse.

"C'est le début de quelque chose, d'une vraie bataille, pour imposer à l'Etat et au pouvoir public qui sont quand même lamentablement à côté de la plaque. Ils ont un travail à faire, c'est-à-dire trouver un moyen d'imposer à Ford de financer au moins une activité qui continue derrière", a réclamé l'ancien candidat du NPA à la présidentielle.

A coup de slogans comme "les patrons licencient, licencions les patrons", environ 500 ouvriers, cheminots de Toulouse et Paris, associations, syndicats et partis politiques, selon les syndicalistes, 300 selon la police, ont marché avec de grandes banderoles: "Marche ou grève", "Ford Bordeaux, usine en danger, sauvons les emplois" ou "Faisons tous dérailler Macron".

"C'est la plus grosse entreprise du coin qui est en train de fermer, financée par l'argent du contribuable avec le silence des pouvoirs publics. C'est quand même commun à pas mal de situation d'entreprise", selon Olivier Besancenot (NPA) qui a répondu à l'appel des salariés de Ford.

Fin février, Ford avait annoncé qu'il cessait tout investissement dans son usine girondine, et qu'il cherchait un repreneur pour ce site de fabrication de boîtes de vitesses. Selon les syndicats, Ford a reçu 50 millions d'euros de financements publics depuis 2013 en échange de la garantie de maintenir un millier d'emplois sur le site pendant cinq ans.

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