Prié de dire s'il soutenait la nomination du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble à ce poste, il a répondu lors d'un point de presse à Luxembourg avec l'actuel détenteur de la fonction, dont le mandat expire en juillet: "Jean-Claude Juncker préside très bien l'Eurogroupe".

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a, dans une interview publiée mardi par L'Express, montré toutes les réticences de la France à l'encontre de la nomination de Wolfgang Schäuble, considéré comme un partisan de l'austérité.

Prié de dire si cette nomination était "inenvisageable", il avait dit: "Nous n'en sommes pas encore là".

"La priorité, c'est la croissance, pour que les peuples regardent à nouveau l'avenir avec confiance. Les Allemands ont fait beaucoup d'efforts pour leur réunification, ils sont exigeants sur la capacité de chaque pays à maîtriser leurs comptes publics", avait-il ajouté.

"Mais le problème, c'est aujourd'hui la croissance et le fossé qui se creuse entre Europe du Nord et du Sud. Les peuples sont fatigués de ce climat d'austérité sans perspectives, qui crée des arguments pour les populismes", avait-il dit.

Pierre Moscovici a abondé dans le même sens au Luxembourg.

"Si l'Europe n'est qu'austérité, n'est que punition, si l'Europe n'est qu'une promesse de récession alors l'Europe va se séparer des Européens", a-t-il dit.

JUNCKER SOUTIENT SCHÄUBLE

Jean-Claude Juncker a toutefois réaffirmé qu'il soutenait la nomination du ministre allemand des Finances pour lui succéder.

Le ministre français de l'Economie a par ailleurs réitéré à Luxembourg l'engagement de la France à réduire ses déficits à 3% en 2013 malgré une croissance plus molle que prévu.

"Nous le ferons tout en menant notre politique, celle de François Hollande, qui est une politique de changement et de justice", a-t-il expliqué.

Il a dit avoir "beaucoup de points de convergence avec les propositions qu'a pu faire Jean-Claude Juncker pour permettre à l'Europe à la fois de suivre le chemin de la responsabilité budgétaire qui est indispensable et en même temps de trouver la croissance".

Le président de l'Eurogroupe a souligné que les euro-obligations souhaitées par François Hollande pour relancer la croissance, et dont l'Allemagne ne veut pas, étaient "toujours sur la table" avant le Conseil européen de la mi-juin.

Les dirigeants européens doivent se pencher à cette occasion sur un rapport co-écrit par Jean-Claude Juncker, notamment sur une éventuelle union bancaire européenne.

Le président de l'Eurogroupe a expliqué que les pas qui pouvaient être franchis sur la supervision bancaire dans la zone euro étaient à l'étude.

Matthias Blamont, édité par Yves Clarisse