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PARIS (Agefi-Dow Jones)-- L'opérateur boursier paneuropéen Euronext a annoncé lundi vouloir racheter la Bourse d'Oslo pour 625 millions d'euros en numéraire, marquant une nouvelle étape dans sa stratégie de croissance externe.

Le groupe européen a expliqué avoir approché le conseil d'administration de la Bourse d'Oslo en vue d'obtenir son soutien à cette offre. Euronext a déjà reçu le soutien d'actionnaires représentant 49,6% du capital de la place norvégienne, via à la fois des achats d'actions et des engagements préalables irrévocables de ventes d'actions dans le cadre de l'offre.

L'offre de l'opérateur des bourses de Paris, Dublin, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne, sera entièrement libellée en numéraire au prix de 145 couronnes norvégiennes par action Oslo Bors VPS Holding ASA, ce qui représente une prime de 32% par rapport au cours de clôture du 17 décembre, dernier jour de cotation du titre avant qu'Euronext ne soumette son offre aux actionnaires du groupe norvégien. Cette offre représente également une prime de 34% par rapport au cours moyen pondéré des volumes sur trois mois.

Cette offre sera soumise à un ensemble de conditions, parmi lesquelles un vote favorable des actionnaires d'Euronext, un seuil de renonciation de 50%, l'accord des autorités de régulation ainsi que les examens habituels ('due diligences') liés à la transaction, a indiqué Euronext.

Tentative de diversification

L'acquisition a été timidement reçue par le marché. Après avoir ouvert dans le vert, l'action Euronext prend 0,8% vers 10h15, à 47,08 euros.

"Euronext essaie de diversifier à la fois ses marchés et ses produits. Dans cette perspective, la transaction remplit ces critères", explique AnilAkbar, analyste chez Kempen. "La Bourse d'Oslo permet à Euronext de se diversifier via son exposition aux devises et à la couronne norvégienne. Elle offre aussi de la diversification car elle constitue une place à la fois pour les dérivés sur le pétrole, et les actions pour les valeurs pétrole et gaz", poursuit-il.

Euronext s'est récemment lancé dans une vague d'acquisitions pour soutenir sa croissance et diversifier son activité. L'opérateur boursier a ajouté une nouvelle géographie à sa palette en finalisant en mars le rachat de la Bourse de Dublin pour 137 millions d'euros. En août 2017, il avait pris un peu moins de 90% de la plateforme électronique de devises FastMatch pour 153 millions de dollars. En août dernier, le groupe européen est monté à 97% du capital de FastMatch. Plus récemment, Euronext a annoncé l'acquisition de 78% du capital de Commcise, un fournisseur de logiciels en tant que service pour le secteur financier, pour un montant initial de 27 millions de livres sterling (30 millions d'euros).

Cette politique d'acquisitions a permis de renforcer la dynamique du groupe alors que les relais de croissance internes ne produisent pas tous les résultats espérés. Au troisième trimestre, les revenus d'Euronext ont progressé de 17,2% sur un an, l'intégration de FastMatch et de la Bourse de Dublin ayant ajouté près de 800 points de base de croissance des revenus. Mais dans le même temps, le groupe a prévenu que deux des initiatives de croissance lancées en 2016, qui devaient ajouter un total de 20 millions d'euros aux revenus du groupe d'ici à 2019, n'atteindraient pas leur objectif.

Dans son plan stratégique présenté en 2016, Euronext visait initialement 70 millions d'euros de croissance supplémentaire liée à un ensemble d'initiatives de croissance. L'opérateur boursier avait revu ce chiffre à la baisse en février dernier, le ramenant à 55 millions d'euros. Le groupe doit faire un point sur ces objectifs en février prochain, à l'occasion de la présentation de ses résultats annuels.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV

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