La société d'investissement Eurazeo (>> Eurazeo) n'envisage pas de vendre ses parts dans Elis (>> Elis) après avoir accepté de participer à l'augmentation de capital que le groupe de blanchisserie industrielle va lancer pour financer le rachat de l'espagnol Indusal et du brésilien Lavebras, a déclaré jeudi le responsable de cette participation chez Eurazeo.

"La question de savoir quand Eurazeo sortira du capital d'Elis ne se pose pas à court terme", a affirmé Marc Frappier, directeur associé d'Eurazeo et responsable de la participation du groupe dans Elis, à Dow Jones Newswires.

Elis a annoncé fin décembre le rachat d'Indusal et de Lavebras pour 510 millions d'euros, une opération que le groupe entend financer par une augmentation de capital de 325 millions d'euros afin de contenir sa dette nette aux alentours de 3 fois son excédent brut d'exploitation. La concrétisation de cette levée de fonds est espérée au premier semestre.

Eurazeo, qui reste son premier actionnaire avec 16,9% du capital, et Crédit Agricole Assurances, qui en détient 10%, ont fait part de leur intention de participer à cette opération au prorata de leurs participations, pour un total de 87 millions d'euros.

"Nous avons soutenu et encouragé les acquisitions d'Indusal et de Lavebras parce qu'elle sont stratégiques et créatrices de valeur", a expliqué Marc Frappier pendant un entretien.

Une stratégie opportuniste

Actionnaire d'Elis depuis 2007, Eurazeo avait cependant vendu 15% du groupe à des investisseurs institutionnels à la mi-avril 2015, puis 10% de ses parts à Crédit Agricole Assurance à la fin du mois de mai.

Toutefois, cela ne signifie pas qu'un désengagement complet par Eurazeo d'Elis ait d'ores et déjà été programmé, s'est défendu Marc Frappier, soulignant que ces opérations dépendent de plusieurs facteurs.

"La stratégie de sortie des investissements d'Eurazeo est liéé à notre perception de la valeur de nos sociétés en portefeuille et de leur potentiel de création de valeur", a indiqué l'investisseur professionnel.

"Nous ne nous posons la question de la sortie de nos investissements cotés lorsque nous jugeons que le potentiel résiduel de création de valeur devient inférieur à d'autres opportunités d'investissement", a-t-il souligné.

Opportuniste, la gestion du groupe ne l'empêche pas de réinvestir dans ses entreprises en portefeuille si Eurazeo le juge pertinent.

"Je vous rappelle qu'Eurazeo avait réinvesti 45 millions d'euros dans Elis en 2014 pour financer le rachat d'Atmosfera au Brésil, soit sept ans après notre investissement initial dans le groupe", a-t-il déclaré.

"Même après dix ans de présence au capital, nous sommes capables d'encourager les initiatives de nos sociétés en portefeuille", a insisté le responsable.

- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH

Valeurs citées dans l'article : Eurazeo, Elis