PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le conflit entre les camps français et italien à la tête d'EssilorLuxottica a connu une nouvelle escalade mercredi, la holding du PDG du groupe, Leonardo Del Vecchio, annonçant avoir saisi une cour arbitrale pour obtenir davantage d'influence au sein du spécialiste des verres correcteurs et des instruments d'optique.

"Delfin annonce avoir déposé ce jour une demande d'arbitrage auprès de la Chambre de Commerce Internationale, en vue de faire constater les violations de l'accord de rapprochement de 2017, qu'elle considère avoir été commises par Monsieur Hubert Sagnières et la société EssilorLuxottica sous son impulsion", a indiqué la holding dans un communiqué, en visant nommément l'ancien PDG d'Essilor, désormais vice-PDG du groupe fusionné.

Delfin a réitéré ses critiques formulées la semaine dernière au sujet d'un "non-respect des devoirs de coopération loyale" de la part d'Essilor, affirmant notamment avoir été "privée de sa part égale d'autorité dans le management". La holding a par ailleurs démenti les accusations de tentative de prise de contrôle du nouveau groupe formulées par Hubert Sagnières à l'encontre de Leonardo Del Vecchio.

Cette bataille pour le contrôle du groupe franco-italien fait suite à l'annonce par Leonardo Del Vecchio, premier actionnaire du groupe fusionné, de sa volonté de transférer une partie de ses prérogatives à son bras droit Francesco Milleri, une perspective qui avait fait bondir le camp français.

"La délégation unilatérale de pouvoir par le PDG n'est pas prévue par l'accord de fusion ('business combination agreement') sans l'accord du vice-PDG ('executive vice chairman')", avait indiqué à l'agence Agefi-Dow Jones une source proche d'Essilor à la mi-mars.

- ThomasVarela, Agefi-DowJones; +33 (0)1 41 27 47 99; tvarela@agefi.fr

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