MILAN, 27 mars (Reuters) - Delfin, la holding de Leonardo del Vecchio, premier actionnaire et président exécutif d'EssilorLuxottica, a annoncé mercredi soir qu'elle saisissait la Chambre de commerce internationale (CCI) pour faire constater ce qu'elle qualifie de violations de l'accord de rapprochement de 2017 entre le français Essilor et Luxottica.

Essilor et Luxottica ont fusionné en octobre 2018, créant le premier lunettier mondial au terme d'une opération de 54 milliards d'euros.

"Delfin annonce avoir déposé ce jour une demande d’arbitrage auprès de la Chambre de Commerce Internationale, en vue de faire constater les violations de l’Accord de Rapprochement de 2017, qu’elle considère avoir été commises par Monsieur Hubert Sagnières et la société EssilorLuxottica sous son impulsion", précise la holding dans un communiqué, ajoutant qu'elle a informé EssilorLuxottica dans le même temps.

Les deux associés étaient supposés avoir un poids comparable dans la direction de la nouvelle entité mais ils s'accusent mutuellement de tenter de prendre l'ascendant sur l'autre.

Delfin précise qu'elle veut "obtenir une injonction de se conformer au pacte jusqu’à son terme", en 2021 et dément "toute tentative de prise de contrôle d’EssilorLuxottica, qu’elle soit 'rampante' ou 'de fait'".

Les services d'Hubert Sagnières, vice-président exécutif d'EssilorLuxottica, avaient dénoncé jeudi dernier "des accusations graves et mensongères" de la part de Delfin, affirmant qu'elles portaient "un préjudice à la société et à l’ensemble de ses actionnaires".

La crise de gouvernance au sein d'EssilorLuxottica a franchi une nouvelle étape mercredi dernier lorsque Delfin a estimé que certains comportements d'Essilor constituaient une "violation claire" de l'accord de fusion avec Luxottica, dont Leonardo Del Vecchio est le fondateur.

(Silvia Aloisi Wilfrid Exbrayat pour le service français)