Ericsson plonge de 13,14% à 59,50 couronnes suédoises, la rentabilité du numéro un mondial des équipements télécoms ayant reculé plus que prévu au quatrième trimestre. Le groupe suédois est victime de la performance décevante de son activité d'équipements de réseau, en particulier aux Etats-Unis et en Russie. Elle a reculé de 40% dans le premier pays où les marges sont élevées en raison de l'absence des acteurs chinois.

Ericsson pâtit également d'un mix défavorable, avec le poids plus lourd dans l'activité de la modernisation des réseaux en Europe, où la concurrence est féroce sur les prix, mais aussi en raison de la contribution plus importante des services, dont l'impact est plutôt dilutif sur la marge brute.

En conséquence, sa marge brute, la mesure de la rentabilité préférée des investisseurs, est ressortie à 30,2% au quatrième trimestre, à comparer avec 36,6% au quatrième trimestre 2010 et un consensus Reuters de 33,7%.

Le résultat opérationnel, hors co-entreprises, a, lui, chuté de 52% à 4,1 milliards de couronnes suédoises (464 millions d'euros). Les analystes sondés par Reuters anticipaient en moyenne 7,4 milliards. La marge opérationnelle a reculé à 6,4% contre 13,4% un an plus tôt à la même époque.

Le chiffre d'affaires s'est élevé à 63,7 milliards de couronnes, en progression de 1%. Là encore les analystes ont été déçus car ils prévoyaient en moyenne 67,2 milliards. Ses ventes dans les équipements de réseaux ont reculé de 9% à 33,3 milliards. Ericsson a pointé du doigt le ralentissement de la croissance des investissements des opérateurs américains, mais aussi un certain attentisme en raison des incertitudes économique et politique. En revanche, ses ventes de services ont progressé de 18% à 27 milliards de couronnes.

A ces résultats décevants viennent s'ajouter des perspectives maussades. « A court terme, nous prévoyons que les opérateurs continuent de faire preuve de prudence dans leurs dépenses, en raison de l'incertitude macroéconomique et politique », a averti l'équipementier télécoms.

Selon une source de marché, Oddo a abaissé sa recommandation de Neutre à Alléger.

Alcatel-Lucent, considéré comme moins performant par les analystes, est victime des déboires du Suédois et décroche de 9,76% à 1,31 euros. Le groupe français est en outre très dépendant de son activité aux Etats-Unis pour ses résultats.