Dans plusieurs médias français, il a prôné vendredi plus de transparence dans le fonctionnement des trois agences d'origine anglo-saxonnes (Standard & Poor's, Moody's et Fitch), dont le rôle est critiqué dans la crise de la dette grecque.

"J'ai été surpris de la manière dont elles ont dégradé la notation grecque brutalement. Je ne vais pas me prononcer sur le résultat mais je pense qu'il faut davantage de considération quand on fait une notation sur un Etat", a déclaré Michel Barnier sur France 24. Il estime qu'il faut prendre en compte "le contexte dans lequel ce pays se trouve".

Selon le commissaire européen, le "paysage des agences" est trop concentré. "Je réfléchis sans improvisation à l'idée, à la faisabilité et à la valeur ajoutée d'une agence européenne", explique-t-il dans Les Echos.

Sur France 24, il a dit ne pas savoir quelle forme cette nouvelle entité pourrait avoir. "Je ne peux pas aujourd'hui dire si ce sera une agence publique, une agence privée ou une agence issue d'un partenariat privé-public", a-t-il expliqué.

Le président de l'Autorité française des marchés financiers, Jean-Pierre Jouyet, a également sévèrement critiqué le comportement des agences de notation vendredi.

"Ce que j'attends, c'est qu'elles soient objectives et qu'elles notent les Etats souverains de la même façon qu'elles notent les banques américaines. Alors je dirai qu'elle font correctement leur travail", a-t-il déclaré sur RMC et BFM TV.

Actuellement, "j'ai le sentiment qu'on se fait un peu plus de publicité en dégradant les Etats européens qu'en notant le bilan des banques américaines", a-t-il dit.

En début de semaine, l'agence Standard & Poor's a de nouveau dégradé la note de la Grèce avant d'alerter sur les situations budgétaires du Portugal et de l'Espagne, provoquant l'affolement des marchés.

Jeudi, une analyste de Moody's a dit à Reuters que son agence pourrait à son tour abaisser la note de la Grèce en catégorie spéculative.

Laure Bretton, édité par Gilles Trequesser