NICOSIA/MILAN (Reuters) - Un consortium composé des groupes énergétiques italien Eni et français TotalEnergies a découvert de nouvelles ressources de gaz naturel au large de Chypre, renforçant ainsi les espoirs de l'Europe de se passer du gaz russe.

Selon les premières estimations, deux à trois mille milliards de pieds cubes (tcf) (56,63 à 84,95 milliards de mètres cubes) de gaz naturel ont été découverts dans le puits Zeus 1 situé dans une zone offshore connue sous le nom de bloc 6, ont déclaré mercredi les deux sociétés et le ministère de l'Énergie chypriote.

Il s'agit de la troisième découverte consécutive dans le bloc 6 et selon Eni, elle "confirme les perspectives prometteuses pour la zone et son développement".

De très importantes réserves de gaz naturel ont été découvertes au cours de la dernière décennie en Méditerranée orientale, alors que l'Union européenne cherche de nouvelles sources d'approvisionnement en gaz après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

En août, le consortium a fait état d'une découverte d'environ 2,5 tcf dans le puits Cronos-1 du bloc 6, et de quantités trouvées dans Calypso-1 en 2018.

Chypre, qui a octroyé des licences pour plusieurs blocs bordant sa côte sud, a fait sa première découverte de gaz naturel en 2011, mais les quantités n'ont pas encore été mises à jour.

Son programme d'exploration est vivement contesté par la Turquie, qui a envahi le tiers nord de Chypre en 1974 après un bref coup d'État grec. Depuis, l'île est dirigée par une administration chypriote grecque, dans le sud, qu'Ankara ne reconnaît pas.

Ankara invoque des chevauchements de compétences, soit sur son propre plateau continental, soit dans les eaux d'un État chypriote turc dissident dans le nord de l'île et reconnu par la Turquie.

(Reportage Michele Kambas à Nicosie et Federico Maccioni à Milan ; Version française Kate Entringer)