Les actions des banques françaises, des opérateurs de péage et des entreprises énergétiques ont fortement chuté lundi, après que le président français Emmanuel Macron a convoqué des élections surprises en réponse à la défaite de son camp aux élections européennes.

Les actions de BNP Paribas, la plus grande banque française, ont chuté de près de 8% à l'ouverture et se négociaient en baisse de 4,5% à 1137 GMT, tandis que les actions des prêteurs français Crédit Agricole et Société Générale ont également subi de lourdes pertes.

La décision inattendue de M. Macron pourrait donner un pouvoir politique majeur à l'extrême droite après des années de mise à l'écart, et placer le parti Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen en charge de l'agenda national, y compris de la politique économique.

Parmi les politiques mises en avant par le parti, le RN a proposé d'augmenter les dépenses publiques, malgré les niveaux déjà importants de la dette française, menaçant d'augmenter encore les coûts de financement des banques françaises.

Les opérateurs d'autoroutes Eiffage et Vinci ont également baissé d'environ 5 %. Le RN a proposé de nationaliser les autoroutes françaises afin de réduire les péages de 15 %.

La société française de gaz et d'électricité Engie a chuté de 4 %, tandis que l'indice français CAC 40 a perdu jusqu'à 1,9 % à l'ouverture.

Malgré les inquiétudes des investisseurs, l'industrie s'est demandé si le RN allait poursuivre ses politiques déclarées. Les autoroutes représentent une contribution majeure aux finances de l'État, a déclaré une source proche de l'ASFA, l'association des sociétés d'autoroutes françaises.

"Les concessions sont des collecteurs d'impôts et versent la moitié de leurs recettes à l'État. Leur remise en cause serait un signal dangereux pour la notation de la France", a déclaré cette personne, qui a refusé d'être identifiée pour des raisons politiques.