ROME, 30 novembre (Reuters) - L'Etat italien a laissé entendre dimanche qu'il était peu probable qu'il vende une participation dans l'énergéticien Enel d'ici la fin de l'année, comme il était prévu, et qu'il était au contraire envisageable qu'il intervienne en vue de racheter le sidérurgiste en difficulté Ilva.

En 2012, le président du Conseil de l'époque Mario Monti avait défini un objectif de 16 milliards d'euros de cessions d'actifs publics par an, soit 1% environ du PIB. Cet objectif n'a jamais été atteint.

L'Italie a besoin de cet argent pour réduire une dette qui dépasse 132% de son PIB mais les analystes estiment que l'objectif fixé en la matière n'aura guère d'impact sur l'endettement. L'Italie subit sa troisième récession sn six ans et la volatilité des marchés boursiers rend les investisseurs circonspects.

Le gouvernement avait dit cette année qu'il comptait mettre en vente 5% d'Enel d'ici la fin 2014 mais l'opération, comme d'autres en matière de cession d'actifs publics, en reste pour l'instant au stade de projet.

Le ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan déclare, dans un entretien publié dimanche par le Corriere della Sera, que Rome "a réalisé qu'il fallait plus de temps" pour tirer la valeur maximale de sociétés telles qu'Enel. "Nous avons vendu en 2014 un peu moins que prévu mais je pense qu'on pourra se rattraper l'an prochain", dit-il.

Dans un autre entretien publié dimanche par La Repubblica, le président du Conseil Matteo Renzi dit que si aucun acheteur privé ne se manifeste pour Ilva, il est partisan d'une "intervention publique" pour sauver l'emploi et la production.

Ilva, première aciérie européenne par la capacité de production, a été placée sous tutelle par l'Etat italien l'an passé, afin de prendre en main les opérations de nettoyage du site. Elle emploie plus de 16.000 salariés.

"Nous réfléchissons à la possibilité d'intervenir chez Ilva avec un organisme public afin de redresser la société durant deux à trois ans... puis la mettre en vente", explique Renzi, affirmant n'avoir "aucun dogme idéologique" concernant le principe d'intervention de l'Etat.

ArcelorMittal a déclaré cette semaine qu'il avait soumis avec l'italien Marcegaglia une offre non contraignante sur Ilva.

(Gavin Jones, Wilfrid Exbrayat pour le service français)