La construction de centrales électriques respectueuses du climat pour la sécurité d'approvisionnement doit être mise en œuvre en plusieurs étapes.

Le ministre de l'Economie Robert Habeck a déclaré vendredi, à l'issue des discussions sur le budget, qu'il était prévu de lancer deux appels d'offres importants pour des centrales électriques à hydrogène d'une capacité de cinq gigawatts chacune. Il a ainsi confirmé une information de Reuters selon laquelle un accord aurait été trouvé avec la Commission européenne sur la mise en place progressive des centrales. Le politicien écologiste a déclaré qu'à cela s'ajouteraient deux gigawatts de puissance de centrales à gaz existantes qui seront converties ultérieurement à l'hydrogène, ainsi que 0,5 gigawatt pour de nouvelles centrales qui pourront fonctionner immédiatement à l'hydrogène. Les premiers appels d'offres sont prévus pour fin 2024 ou début 2025.

Au total, la construction de 12,5 gigawatts de centrales électriques pourra ainsi être subventionnée par le gouvernement avec l'accord de l'UE. En outre, 0,5 gigawatt de puissance est prévu pour le stockage. 0,5 gigawatt correspond à peu près à la puissance d'une grande centrale à gaz.

L'essentiel de la stratégie prévue consiste à construire des centrales à gaz pour compenser l'apport croissant mais fluctuant d'électricité éolienne et solaire. La sécurité d'approvisionnement doit ainsi être garantie et un black-out lors d'un "black-out" doit être exclu. Les installations doivent être progressivement converties à l'hydrogène, qui est respectueux du climat, mais qui devrait rester encore longtemps nettement plus cher que le gaz naturel. C'est pourquoi il faut une aide de plusieurs milliards d'euros, qui doit être approuvée par la Commission européenne. Celui qui demande la subvention la plus faible obtient le marché lors des appels d'offres.

C'est également de la stratégie en matière de centrales électriques que dépend la capacité de l'Allemagne à fermer sa dernière centrale à charbon d'ici 2030, comme le demandent principalement les Verts. Le temps est donc compté. Des groupes énergétiques tels que RWE, EnBW et Uniper sont intéressés par la construction de centrales à charbon sur les sites qui doivent être fermés.

Dans un premier temps, cinq gigawatts de centrales électriques au gaz naturel, qui peuvent également fonctionner à l'hydrogène, doivent être rapidement mis en concurrence. S'y ajouteront ensuite deux gigawatts qui deviendront respectueux du climat grâce à une conversion. A partir de la huitième année après leur mise en service, elles devront être converties à l'hydrogène vert (produit à partir d'énergies renouvelables) ou à l'hydrogène bleu (produit à partir de gaz naturel, mais le CO2 est capturé et stocké). Tant les investissements dans les centrales électriques que leur exploitation peuvent être soutenus.

Dans un deuxième temps, cinq gigawatts de nouvelles centrales à gaz seront mis en adjudication, pour lesquels seuls les coûts d'investissement seront subventionnés.

A partir de 2028, un mécanisme de capacité doit également intervenir sur le marché de l'électricité. Il ne s'agit pas d'une facturation au kilowattheure, mais d'une rémunération de la puissance mise à disposition, même si elle n'est pas utilisée.

Selon le gouvernement allemand, cette mesure est également acceptée par la Commission européenne, mais, comme l'ensemble de la stratégie, elle doit encore être formellement adoptée par celle-ci d'ici l'automne.

(Rapport de : Markus Wacket ; rédigé par Olaf Brenner. Pour toute question, contactez notre rédaction à l'adresse berlin.newsroom@thomsonreuters.com (pour la politique et la conjoncture) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (pour les entreprises et les marchés).