Zurich (awp) - La compagnie aérienne Easyjet a poursuivi sa croissance sur le marché helvétique au cours des six premiers mois de son exercice décalé 2017/18. Dans l'ensemble, le transporteur orange a vu sa fréquentation sur les trois principaux aéroports du pays augmenter de 8% en moyenne en rythme annuel.

"La Suisse reste un marché prioritaire", a assuré mardi dans un entretien à AWP Thomas Haagensen, directeur exécutif de la filiale européenne du groupe. Entre octobre et mars, Easyjet a enregistré une hausse du nombre de passagers dans ses principales bases helvétiques. A Genève, il a augmenté de 7% à 4 millions, et de 5% à 2,3 millions à Bâle. Même s'il reste modeste en comparaison, le trafic au départ de Zurich a bondi de près de moitié et frôle désormais 0,4 million de passagers.

La compagnie à bas coûts entend bien consolider sa position de leader sur les deux aéroports franco-suisses. "Nous allons augmenter notre capacité cet été de 3% au départ de Genève et de 7% au départ de Bâle", grâce notamment au stationnement de deux nouveaux appareils à l'EuroAirport. M. Haagensen s'est également dit satisfait du taux de remplissage de 92%, légèrement supérieur aux 91,1% observés à l'échelle du groupe.

Les capacités à destination de la Suisse devraient également profiter de la mise en service prévue cet été de nouveaux Airbus A321, d'une capacité de 235 places, supérieure aux 186 des A320 et aux 156 des A319 actuellement utilisés par le transporteur britannique. "Basés à Gatwick, ces nouveaux appareils seront également appelés à effectuer des liaisons vers la Suisse", a fait remarquer l'Helvético-Danois.

PAS PEUR DE SWISS

Face aux projets de renforcement de Swiss à Cointrin, il se montre serein. "Nous observons avec attention ce que fait la concurrence, mais nos plans de développement demeurent inchangés". Il enfonce le clou, signalant que contrairement à son principal concurrent, Easyjet a enregistré une croissance en avril sur le tarmac genevois.

Le récent affaiblissement du franc n'a pas eu d'impact significatif sur les opérations en Suisse. L'entreprise a mis en place un mécanisme de couverture de change ("hedging"), afin d'éviter de subir des variations trop importantes. "Par ailleurs, nos avions sont remplis des deux côtés de la route", a souligné M. Haagensen, rappelant que les clients à destination de la Suisse achètent aussi leurs billets en livres ou en euros.

A l'échelle du groupe, Easyjet a bouclé le premier semestre sur une perte nette de 54 millions de livres (73,2 millions de francs suisses au cours du jour).

La performance a toutefois été grevée par les coûts occasionnés par le début des opérations à l'aéroport berlinois de Tegel. "Ajusté de cet effet, le résultat avant impôts du groupe est positif de 8 millions de livres, ce qui représente une amélioration de 220 millions par rapport au premier semestre 2016/17", a insisté le dirigeant.

Pour l'ensemble de l'exercice (clos fin septembre), Easyjet prévoit un bénéfice avant impôts en hausse, entre 530 et 580 millions de livres, en intégrant les pertes liées à Tegel.

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