PARIS - François Hollande a défendu hier à la télévision son bilan avec vigueur, jugeant la situation économique de la France meilleure qu'au début de son quinquennat jalonné de crises, et annoncé qu'il déciderait à la fin de l'année s'il se représente.

Sur France 2, où il a été interrogé par des journalistes et des Français, le chef de l'Etat le plus impopulaire de la Ve République a assuré qu'il agirait "jusqu'au bout".

"Oui, ça va mieux : il y a plus de croissance, moins de déficit, moins d'impôts, plus de compétitivité, plus de marges pour les entreprises, plus de pouvoir d'achat pour les salariés", a-t-il déclaré d'emblée. "Voilà ce que j'ai fait depuis quatre ans et voilà pourquoi je vais poursuivre jusqu'au bout", a-t-il ajouté en évoquant notamment la réforme du Code du travail, objet de contestation depuis des semaines.

Le président a annoncé qu'il prendrait sa décision sur sa candidature à sa propre succession "à la fin de l'année".

François Hollande a réaffirmé l'objectif de réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025, ajoutant que c'était à EDF de dire quelles autres centrales, en plus de Fessenheim, seraient fermées après 2019.

Le président a rappelé son projet de promouvoir des énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire afin de réduire la part du nucléaire de 75% à 50% en 2025.

Il a assuré qu'il n'y aurait pas de loi interdisant le voile islamique à l'université, contredisant le Premier ministre Manuel Valls qui souhaite l'adoption d'une telle mesure.

PARIS - Plusieurs centaines de manifestants en marge du mouvement Nuit debout ont commis d'importantes dégradations jeudi soir à Paris, notamment sur des commerces et du mobilier urbain, a annoncé la préfecture de police.

Les manifestants étaient environ 300. Ils ont quitté le rassemblement Nuit debout, place de la République, à partir de 22 heures, pour aller "sillonner" les 10e et 19e arrondissements, précise la préfecture dans son communiqué.

Auparavant, plusieurs dizaines d'interpellations avaient eu lieu en marge de manifestations d'étudiants et de lycéens contre la réforme du Code du travail.

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STRASBOURG - Le Parlement européen a donné son feu vert au partage des registres des données des passagers aériens (Passenger Name Record, PNR), priorité affichée de la France depuis les attentats de Paris et Bruxelles.

Les députés européens se sont jusqu'à présent opposés à ce partage, que la Commission européenne s'efforce de faire adopter depuis près de cinq ans mais qui suscite des inquiétudes quant à la protection des données personnelles.

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BERLIN - Les services de renseignement intérieurs allemands (BfV) ont démenti hier que leur président ait déclaré à des parlementaires que des documents concernant le centre allemand de recherches nucléaires de Juliers avaient été découverts dans l'appartement de Salah Abdeslam à Molenbeek.

L'information a été donnée par le groupe de presse Redaktionsnetzwerk Deutschland (RND), citant des sources au sein de la commission parlementaire qui supervise le travail des agences de renseignement, et dont les débats sont confidentiels.

Hans-Georg Maassen, le chef du BfV, aurait informé fin mars cette commission parlementaire de l'existence de ces documents, selon RND.

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BRUXELLES - Osama Krayem, soupçonné d'avoir participé à l'attentat du 22 mars dans le métro de Bruxelles, coopère avec les enquêteurs, a affirmé son avocat alors que la détention du ressortissant suédois a été prolongée d'un mois.

Krayem, dont les parents sont syriens et qui utilisait un faux passeport syrien, a été inculpé d'assassinats terroristes après son arrestation dans la capitale belge vendredi dernier.

Les enquêteurs pensent qu'il s'agit de l'homme qui a été vu avec Khalid El Bakraoui quelques minutes avant que le kamikaze ne se fasse exploser dans une rame de métro. Le sac à dos que portait Krayem, qui pourrait avoir servi à transporter une bombe, n'a toujours pas été retrouvé.

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KIEV - Le parlement ukrainien a approuvé la nomination de Volodimir Groisman à la tête du gouvernement, ouvrant la voie au plus vaste remaniement depuis la révolution du Maïdan, en 2014.

"Je mesure les menaces qui pèsent sur nous. J'aimerais en souligner trois : la corruption, l'inefficacité du travail gouvernemental et le populisme, qui ne sont pas moins menaçants que nos ennemis de l'Est", a-t-il déclaré avant le vote, évoquant les séparatistes prorusses.

Son prédécesseur Arseni Iatseniouk a démissionné dimanche dernier après plusieurs mois de crise politique.

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TOKYO - Un séisme de magnitude 6 a frappé hier le sud du Japon, faisant neuf morts et des centaines de blessés et laissant plusieurs bâtiments détruits. Aucun problème n'a été signalé dans les centrales électriques.

Plus de 400 personnes ont été hospitalisées et plus de 44.000 personnes évacuées.

Une centaine de 100 répliques ont été comptées depuis la secousse initiale, survenue un peu avant 21h30.

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SEOUL - La Corée du Nord a tenté sans succès aujourd'hui de lancer un missile balistique de moyenne portée au large de sa côte est, rapporte l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Selon Yonhap, il s'agit d'un missile Musudan d'une portée supérieure à 3.000 kilomètres.

La Corée du Nord a effectué début janvier son quatrième essai nucléaire, suivi d'un lancement de fusée de longue portée en février. L'Onu a voté dans la foulée de nouvelles sanctions contre le régime communiste.

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BRASILIA - Dilma Rousseff a demandé hier à la Cour suprême de bloquer la procédure de destitution lancée à son encontre, alors qu'un vote défavorable apparaît de plus en plus probable dimanche à la Chambre des députés.

Cette initiative de la dernière chance a été rendue publique alors que le Parti social démocratique (PSD), le plus important parti centriste restant au sein du gouvernement de coalition, venait de faire savoir qu'il avait donné pour instruction à ses députés de voter pour la destitution.

La saisine de la Cour suprême est perçue par les commentateurs comme un signe que les partisans de Dilma Rousseff pensent avoir perdu la bataille.

Pour être adoptée, la destitution doit être votée par 342 députés, soit les deux tiers des voix des 513 députés de la chambre basse. Le dossier sera alors envoyé au Sénat et si celui-ci accepte l'"impeachment", le vice-président Michel Temer, chef du PMDB, assurera l'intérim.

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WASHINGTON - Les principales puissances économiques européennes ont lancé hier un projet commun visant à freiner l'évasion fiscale dans la foulée de la révélation du scandale des "Panama papers".

Les ministres des Finances de l'Allemagne, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie et de l'Espagne ont décidé de partager leurs informations sur l'actionnariat des entreprises, des trusts et des fondations afin de rendre l'évasion fiscale plus difficile.

"La première étape passe par le lancement d'une initiative pilote qui doit permettre l'échange automatique d'informations sur l'actionnariat", ont dit les ministres.

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FRANCFORT/DUSSELDORF - Le Land allemand de Rhénanie du Nord-Westphalie s'est procuré des données sur des comptes bancaires suisses représentant plus de 100 milliards de francs suisses (92 milliards d'euros) de dépôts et il a transmis des informations à 27 pays pour vérifier si les impôts avaient été acquittés, a annoncé aujourd'hui son ministre des Finances.

Ces données figurent sur des CD que le Land a achetés et évalués, a expliqué le ministre, Norbert Walter-Borjans.

"Nous sommes confrontés à une véritable industrie de l'évasion fiscale", a-t-il dit.