GARCHING (dpa-AFX) - La Deutsche Pfandbriefbank (pbb) veut augmenter sensiblement son rendement dans les années à venir et s'accommode pour cela d'une nouvelle baisse de son bénéfice. Cette année, le bénéfice avant impôts devrait passer de 213 millions d'euros à 170-200 millions d'euros, a annoncé jeudi le financier de l'immobilier commercial à Garching près de Munich. Il devrait ensuite passer à plus de 300 millions d'euros d'ici 2026. Il y a quelques semaines, le fonds spéculatif activiste Petrus Advisers avait accusé la direction de la banque de "faiblesses stratégiques significatives" et d'un retour sur investissement trop faible.

En bourse, les nouvelles de jeudi ont été bien accueillies. Dans la matinée, l'action de la banque de lettres de gage a progressé d'environ deux pour cent à 9,62 euros et faisait ainsi partie des titres les plus forts de l'indice SDax des petites valeurs. Les actions de la Pfandbriefbank ont ainsi consolidé les gains de cours des dernières semaines. La valeur boursière a augmenté d'un tiers depuis fin 2022 pour atteindre 1,3 milliard d'euros.

Au cours de l'année écoulée, le bénéfice avant impôts de la banque a reculé de 12% à 213 millions d'euros, mais s'est situé de manière surprenante dans la moitié supérieure des prévisions émises par le directoire. En novembre, le directeur général de la banque, Andreas Arndt, avait prédit un résultat plutôt dans le bas de la fourchette cible de 200 à 220 millions d'euros, et les analystes n'avaient eux aussi tablé en moyenne que sur 203 millions.

En 2021, la Pfandbriefbank avait notamment profité de manière inhabituelle du fait que de nombreux clients ont remboursé leurs crédits par anticipation et payé des indemnités de remboursement anticipé élevées. Cela ne s'est pas reproduit en 2022, compte tenu de la forte hausse des taux d'intérêt. En outre, le produit net d'intérêts de la banque a reculé de 1% à 489 millions d'euros, ce qui a entraîné une baisse de 10% du total des produits d'exploitation à 531 millions d'euros.

Certes, la banque a mis de côté 44 millions d'euros, soit un peu plus de la moitié du montant de l'année précédente, pour faire face aux menaces de pertes de crédit. Néanmoins, le bénéfice net a chuté de 18 % à 187 millions d'euros en raison de la baisse des revenus. Les actionnaires devraient désormais recevoir un dividende de 95 centimes par action, alors que l'établissement avait distribué 1,18 euro pour 2021.

Pour que la banque soit plus rentable à l'avenir, le directoire s'attaque au développement de nouveaux secteurs d'activité : Dans le domaine de la gestion des investissements immobiliers, pbb veut se lancer dans la distribution immobilière. En outre, avec son nouveau produit pbb Debt, elle veut permettre, à partir du deuxième semestre 2023, le placement de risques auprès de banques, d'assureurs et de caisses de pension. Cela pourrait augmenter durablement le rendement du portefeuille de crédits, a-t-on indiqué.

En outre, la banque veut augmenter son volume de crédit de 3,5 milliards d'euros d'ici 2026 pour le porter à 33 milliards d'euros. L'activité de dépôts au jour le jour et à terme devrait passer de 4,4 milliards d'euros à 8 milliards d'euros d'ici là.

Le bénéfice avant impôts devrait ainsi passer à plus de 300 millions d'euros d'ici 2026. Dans un premier temps, les dépenses devraient toutefois peser sur le résultat : Le président du directoire Arndt s'attend à une baisse du bénéfice avant impôts à 170-200 millions d'euros en 2023. Le rendement du capital devrait donc encore baisser. Aux dernières nouvelles, la banque a réalisé un rendement des capitaux propres avant impôts de 6,3 %, contre 7,5 % en 2021. D'ici 2026, le rendement devrait désormais dépasser les 10 pour cent.

Il y a quelques semaines, le fonds spéculatif activiste Petrus Advisers avait vivement critiqué la direction de la Deutsche Pfandbriefbank. La société de financement de l'immobilier commercial n'aurait jamais gagné son coût du capital depuis son introduction en bourse en 2015. La banque avait rejeté ces critiques./stw/zb/mis