Genève (awp) - Le groupe DSM-Firmenich a publié mercredi son premier point de situation depuis la fusion. En raison de l'essoufflement du marché des vitamines qui a affecté la performance au deuxième trimestre, la multinationale désormais helvético-néerlandaise a revu à la baisse ses objectifs annuels.

L'entreprise anticipe désormais un excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté compris entre 400 et 420 millions d'euros (390-410 millions de francs suisses) pour la période sous revue, à comparer à 521 millions au trimestre précédent et 582 millions au deuxième trimestre 2022 sur une base pro forma.

Sur l'ensemble du premier semestre, cet indicateur est attendu en recul de près d'un cinquième, à 920-940 millions d'euros. L'impact négatif du marché des vitamines est estimé à 200 millions, auxquels s'ajoutent 50 millions d'effets de change, précise DSM-Firmenich dans un communiqué. Pour tout l'exercice, l'entreprise table sur un Ebitda ajusté de 1,8 à 1,9 milliard d'euros, contre 2,28 milliards en 2022.

Vitamines dissociées

Au vu de cette contre-performance, le groupe a décidé d'accélérer le recentrage de son portefeuille, notamment en dissociant les activités vitamines dans une nouvelle unité d'affaires, de manière à la rendre plus réactive aux dynamiques de marché. Cette dernière sera placée sous la houlette d'un directeur exécutif spécifique, qui rendra directement au directeur général (CEO) Dimitri de Vreeze.

Sollicitée par AWP, la direction du groupe dont le siège a été déplacé de Genève à Kaiseraugst, dans le canton d'Argovie, dans le sillage de la fusion a indiqué que le segment vitamines "est et restera une composante essentielle" de son portefeuille de produits.

"La demande reste faible sur le marché, en raison de la faiblesse persistante de la demande d'aliments pour animaux en Chine - et nous n'avons pas constaté de véritable reprise", a signalé un porte-parole. Actuellement, les producteurs de vitamines disposent de stocks élevés, mais à des prix trop élevés pour les clients, alors que l'arrivée de nouvelles capacités sur les marchés érode une rentabilité déjà limitée, voire inexistante.

Coup de frein à Sisseln

Afin de redresser la barre, le groupe va également réduire le fonds de roulement et les stocks, en prolongeant jusqu'au troisième trimestre la réduction décidée en début d'année de la production des usines de vitamines A et E à Sisseln, à un jet de pierre de la frontière allemande.

"Les engagements contractuels existants seront honorés et des procédures d'allocation ont été activées dans l'ensemble du réseau de production mondial afin de mettre en oeuvre cette mesure de manière ordonnée", assure la direction de DSM-Firmenich, sans fournir plus de détails quant à une éventuelle réduction d'effectifs.

Les mesures envisagées devraient permettre des économies avoisinant les 200 millions d'euros par an d'ici fin 2024, auxquels devraient venir s'ajouter les 350 millions visés grâce aux synergies dégagées par la fusion.

Elles ne signifient toutefois pas que l'entreprise va renoncer à ses projets et à ses investissements. Les vents contraires à court terme n'ont rien enlevé à l'opportunité de croissance fondamentale qui a motivé le rapprochement entre les deux groupes annoncé il y a un peu plus d'un an, a insisté le porte-parole.

La direction de DSM-Firmenich a réaffirmé dans la foulée les objectifs stratégiques formulés à l'annonce de la transaction, à savoir une marge Ebitda de 22-23% sur une base ajustée, ainsi qu'une croissance organique des ventes de 5-7% par an.

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