Lors d'une conférence de presse, il a précisé que Danone continuera à soutenir ses marques mais accélérera ou freinera ses efforts, métier par métier, marché par marché, pour traverser dans les meilleures conditions une année 2009 incertaine.

Pour 2008, Danone anticipe une croissance de 8 à 10% du chiffre d'affaires en données comparables - qui est aussi son objectif à moyen terme - mais estime qu'elle devrait être "inférieure de quelques points" à cette fourchette en 2009. Sur le seul quatrième trimestre 2008, Danone table sur un rythme compris entre 5 et 6%.

Le groupe prévoit pour cette année une hausse de 40 à 50 points de base de sa marge opérationnelle courante en données comparables et une progression en 2009 et à moyen terme.

Concernant son bénéfice net courant dilué par action, il attend une progression d'au moins 15% en 2008, sur la base du BNPA pro forma 2007 de 2,38 euros, puis une croissance à deux chiffres en 2009.

Evoquant le contexte de ralentissement économique mondial, Emmanuel Faber a insisté sur la situation des pays émergents.

"Les signes avant coureurs d'un ralentissement des pays émergents que l'on commence à percevoir ne sont pas des épiphénomènes mais le signe d'un ralentissement qui va toucher significativement les grandes économies émergentes", a-t-il déclaré.

VERS UNE STABILITÉ DU PRIX DU LAIT

Les crises de croissance que pourraient connaître la Chine, la Russie, le Mexique, le Brésil, l'Argentine où l'Indonésie constituent des risques plus au moins élevés pour le groupe, a-t-il poursuivi.

Dans les pays développés, Emmanuel Faber a indiqué que la France et le Royaume-Uni pourraient connaître une baisse de leur chiffre d'affaires dans l'eau en raison de la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs.

Cependant, le directeur général délégué a dit ne pas s'attendre à de grand changement dans l'évolution des marges de la branche eau l'an prochain.

Dans les produits laitiers frais, il a prédit "une très légère croissance positive" en estimant que le prix du lait devrait rester stable en 2009 après l'augmentation de 40% en cumulé enregistrée en 2007 et 2008 qui a coûté 700 millions d'euros au groupe, soit 5 points de marge.

Au final, Danone reste confiant dans sa capacité à gérer des parts de marché. "Nous sommes dans une dynamique qui, de ce point de vue, nous permet d'être relativement optimistes", a ainsi déclaré Emmanuel Faber.

Il a évoqué diverses économies que le groupe pourraient réaliser comme par exemple "des rectifications de périmètre et d'actifs" liées à l'intégration de Numico, fabricant néerlandais d'aliments pour bébé acquis en 2007.

"Il y a des marques qui ne sont pas au centre de nos intérêts stratégiques", a ajouté Emmanuel Faber. Il a indiqué que le groupe comptait "faire un tri très sélectif sur les ouvertures des nouveaux pays en 2009" mais il a aussi écarté l'hypothèse de fermetures d'usines.

Enfin, Emmanuel Fabert a assuré que Danone n'avait aucun problème de liquidité.

En Bourse vers 14h30, le titre Danone perdait 5,55% à 41,475 euros, quand le CAC 40 abandonnait 3,63% et l'indice sectoriel européen 1,08%.

Noëlle Mennella et Cyril Altmeyer, édité par Jacques Poznanski