La fausse alerte émise en août dernier par Fonterra concernant la contamination de lait infantile commercialisé dans 9 pays aura laissé des traces, et pas que du point de vue financier... Concerné au premier chef, Danone a décidé de mettre un terme à son contrat avec le groupe néo-zélandais et l'a accusé dans un communiqué incendiaire de "graves manquements dans l'application des standards de qualité exigés dans la filière alimentaire". Le géant français de l'agroalimentaire a par ailleurs indiqué conditionner la poursuite de sa collaboration à la plus totale transparence de son fournisseur.

De même a-t-il exigé la mise en oeuvre effective des procédures de sécurité alimentaire les plus avancées pour tous les produits livrés à Danone. Surtout, le groupe dirigé par Franck Riboud va saisir la Haute Cour de Nouvelle-Zélande et lancer une procédure d'arbitrage à Singapour afin de faire la lumière sur les faits et d'obtenir réparation pour le préjudice subi.

D'autres entreprises ayant elles aussi été affectées par le mauvais diagnostic de Fonterra, la première entreprise néo-zélandaise, et qui contrôle environ un tiers des exportations mondiales de produits laitiers, pourrait être confrontée à d'autres actions judiciaires dans les mois voire les semaines à venir. En attendant, elle a rejeté toute responsabilité vis-à-vis de Danone, qui avait évalué en octobre dernier à 280 millions l'impact du préjudice sur ses marges, et n'a pas caché sa déception devant la tournure des événements.