Zurich (awp) - Le groupe de luxe Richemont, très affecté par la pandémie de coronavirus, a enregistré une nette baisse de ses résultats au premier semestre de son exercice décalé mais la situation s'est fortement améliorée au 2e trimestre, grâce à la Chine et à la joaillerie, dépassant ainsi les attentes des analystes.

D'avril à septembre, les ventes du propriétaire de Cartier notamment, ont chuté de 26% à 5,5 milliards d'euros (5,8 milliards de francs suisses), ce qui représente une baisse de 25% hors effets de change. Au seul deuxième trimestre, le repli est de 5% et de 2% hors effets de change, après une diminution de 47% au premier partiel, relève vendredi le communiqué.

Toutes les zones géographiques ont observé une diminution de leurs recettes. L'Europe et le Japon (-44% chacun) ont encaissé les reculs les plus sévères tandis que l'Asie-Pacifique (-6%) grâce au dynamisme de la Chine (+78%) a soutenu les résultats.

Sur le Vieux Continent, la Suisse, le Royaume-Uni, la France et l'Italie ont en particulier été affectés par l'absence de touristes.

Richemont, comme le secteur du luxe dans son ensemble, souffre des restrictions de voyage dues à la crise sanitaire, les touristes, en particulier chinois, étant un moteur indispensable pour la bonne marche de la branche.

Les différentes catégories de produits à savoir la joaillerie (-18%) et l'horlogerie (-38%) ont toutes accusé des replis. Cependant la division bijoux comprenant notamment la marque Van Cleef & Arpels a renoué avec la croissance au deuxième trimestre.

Par ailleurs, la plateforme de vente sur internet de produits de luxe Yoox Net-à-porter et Watchfinder.com, spécialisé dans les montres d'occasion, ont limité leur baisse à 4%.

Mieux que prévu

Au niveau de la rentabilité, le bénéfice net a dévissé de 82% à 159 millions d'euros tandis que le résultat d'exploitation a chuté de 61% à 452 millions. La marge afférente est de 8,3% après 15,7% il y a un an.

La copie rendue est nettement supérieure au consensus AWP. Les analystes interrogés anticipaient un bénéfice de 5 millions, un Ebit de 69 millions et des recettes de 5,1 milliards.

La direction de Richemont n'a pas énoncé d'objectifs financiers pour le reste de l'année. Lors d'une téléconférence, le directeur financier Burkhart Grund a cependant relevé que la croissance des ventes, qui a débuté en août, s'est poursuivie en octobre.

La marque joaillière et horlogère Cartier a en particulier profité de la reprise, notamment en Chine, a complété le directeur général Jérôme Lambert.

Dans l'Empire du Milieu, Richemont a en outre renforcé sa présence en ligne en nouant un nouveau partenariat avec Alibaba et la plateforme en ligne Farfetch.

L'ensemble des analystes applaudissent la copie rendue. Les résultats sont dans leur ensemble supérieurs aux attentes de l'analyste René Weber de Vontobel, grâce notamment au secteur de la joaillerie. La collaboration avec Alibaba et Farfetch en Chine, annoncée jeudi, est également un point positif, écrit-il.

Plus prudent, l'analyste de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) reconnaît que les chiffres sont solides mais il relève aussi le manque de visibilité pour les prochains mois. Richemont a économisé davantage que prévu au niveau du marketing, note-t-il aussi.

Les investisseurs ne sont pas restés insensibles aux annonces du jour. Le titre Richemont a ainsi achevé la séance sur un bond de 8,9% à 69,04 francs suisses dans un SMI en hausse de 0,16%.

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