La SEC explique que la filiale Citigroup Global Markets a trompé des investisseurs au sujet d'un CDO (obligation adossée à des actifs immobiliers) d'un milliard de dollars en omettant de leur révéler qu'elle avait eu une "influence importante" dans le choix des 500 millions de dollars d'actifs sous-jacents et qu'elle avait pris une position de vente sur ces actifs.

Elle ajoute qu'un trader spécialisé dans les CDO avait jugé que le portefeuille représentait "sans doute la plus belle opportunité de vente jamais vue", tandis qu'un gérant de collatéral expérimenté avait jugé que le "portefeuille est épouvantable".

D'après la SEC, le CDO, appelé Class V Funding III, s'est trouvé en situation de défaut en novembre 2007, moins de neuf mois après sa clôture, laissant les investisseurs avec pertes sur les bras, alors que la banque elle-même avait réalisé 160 millions de dollars de commissions et de profits.

Citigroup devra rétrocéder ces 160 millions de dollars, plus 30 millions de dollars d'intérêts, et régler une amende de 95 millions de dollars.

Citigroup a conclu un accord avec la SEC sans avoir admis la moindre malversation. La SEC a également poursuivi Brian Stoker, qui, selon elle, est le principal rouage de structuration de la transaction.

Ni Citigroup, ni Stoker ou ses avocats n'étaient joignables dans l'immédiat.

Le gendarme de la Bourse américain a également fait savoir qu'il avait passé un arrangement séparé avec la filiale de gestion d'actifs de Crédit Suisse, qui gérait le collatéral du CDO, ainsi qu'avec Samir Bhatt, gérant de portefeuille du Crédit Suisse qui en assumait la responsabilité.

Karey Wutkowski à Washington, Jonathan Stempel et Grant McCool à New York, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot