Le témoignage du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, et les données sur l'inflation aux États-Unis sont les principaux points à l'ordre du jour de la semaine à venir, tandis que les banques américaines publieront leurs résultats et que des décisions sur les taux seront prises en Nouvelle-Zélande et en Corée du Sud.

Pendant ce temps, les plaques tectoniques de la politique continuent de bouger, avec l'élection de dimanche en France qui suit de près le vote au Royaume-Uni.

Makhaila Gause et Lewis Krauskopf à New York, Kevin Buckland à Tokyo, Yoruk Bahceli à Amsterdam et Marc Jones à Londres vous donnent un aperçu de ce qui attend les marchés au cours de la semaine à venir.

1/UNE MISE À JOUR SUR L'INFLATION

L'indice mensuel des prix à la consommation aux États-Unis, publié jeudi, influencera les opinions sur la possibilité pour la Fed de réduire ses taux d'intérêt dans les mois à venir.

Selon un sondage Reuters, l'indice de juin devrait avoir augmenté de 0,1 %, après être resté inchangé de manière inattendue en mai.

Les données de la fin du mois dernier ont montré qu'une autre mesure de l'inflation, l'indice des prix des dépenses de consommation personnelle, a augmenté de 2,6 % sur une base annuelle, ce qui suggère un ralentissement de l'inflation, mais la mesure était supérieure à l'objectif de 2 % de la Fed.

Cela fait suite au témoignage de M. Powell devant le Congrès mardi. Il a déclaré lors d'une conférence au Portugal cette semaine que les États-Unis étaient de nouveau sur une "voie désinflationniste", mais que les décideurs politiques avaient besoin de plus de données avant de réduire les taux d'intérêt.

2/BÉNÉFICES BANCAIRES Des taux d'intérêt plus élevés et un environnement économique incertain assombrissent les bénéfices des banques américaines, alors que la saison des rapports du deuxième trimestre débute.

JPMorgan Chase, Citigroup et Wells Fargo publieront leurs résultats du deuxième trimestre le 12 juillet. Bank of America publiera ses résultats le 16 juillet.

Le plus grand prêteur américain, JPMorgan, devrait annoncer un bénéfice par action (BPA) de 4,69 dollars, selon les estimations du LSEG, soit moins que les 4,75 dollars de l'année précédente. Le BPA de Bank of America devrait tomber à 79 cents, contre 88 cents un an plus tôt, alors que les BPA de Citi et de Wells Fargo devraient augmenter.

Les commentaires des dirigeants sur l'évolution des taux d'intérêt resteront au centre des préoccupations, en particulier après que les leaders du secteur ont évoqué l'amélioration des conditions pour les banques d'investissement, selon les analystes.

3/TAKE TWO

La France est retournée aux urnes dimanche pour le second tour des élections anticipées. Une alliance de gauche est arrivée en tête de manière inattendue, mais aucun groupe n'a obtenu la majorité.

Le président centriste Emmanuel Macron s'est retrouvé avec un parlement extrêmement fragmenté, ce qui risque d'affaiblir le rôle de la France au sein de l'Union européenne et ailleurs et de rendre difficile l'adoption d'un programme national.

La réaction du marché lundi a été discrète : Les actions françaises ont chuté, la prime de risque des obligations françaises par rapport aux obligations allemandes a augmenté et l'euro a chuté en raison de la perspective de négociations difficiles sur la formation d'un gouvernement.

La suite des événements est incertaine et il existe un risque de paralysie politique qui pourrait rendre encore plus difficile l'amélioration des finances de la troisième économie d'Europe, qui ont conduit Paris à faire l'objet de mesures disciplinaires de la part de l'Union européenne.

4/RÉFLEXION SUR LES PIVOTS POLITIQUES

Les investisseurs sont avides d'indices sur l'éventualité d'une baisse des taux cette année à la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande et à la Banque de Corée. Les deux banques centrales ont adopté une position prudente face à une inflation obstinément élevée, et l'on s'attend à ce qu'elles maintiennent leurs taux à leur plus haut niveau depuis 15 ans lors de leurs réunions respectives de mercredi et jeudi.

En Nouvelle-Zélande en particulier, les responsables politiques ont même évoqué le risque d'une nouvelle hausse cette année, une baisse n'étant pas prévue avant la fin de 2025. Les marchés sont plus optimistes et prévoient une seule baisse cette année, dès le mois d'octobre, en raison du ralentissement de l'inflation, de la détérioration du climat des affaires et de l'affaiblissement de la demande intérieure.

En Corée du Sud, les signes de maîtrise des prix ont été encore plus marqués, mais le marché s'accorde toujours à dire qu'il n'y aura pas de réduction avant le quatrième trimestre. La pression politique s'accentue cependant, le président Yoon Suk Yeol qualifiant d'"inévitables" les réductions visant à rester en phase avec la Réserve fédérale américaine.

5/BAPTÊME DES EAUX USÉES

Les nouveaux gouvernements font face à un baptême du feu, mais pour le parti travailliste britannique qui vient d'être couronné, il s'agira plutôt d'un baptême des eaux usées jeudi.

En effet, l'OFWAT, l'autorité de régulation de l'eau, annonce à quel point les entreprises de distribution d'eau - dont la plupart déversent sans relâche des effluents humains non traités dans les rivières britanniques depuis des années - peuvent augmenter les factures de leurs clients. La situation risque de mal tourner.

La plus grande compagnie des eaux de Grande-Bretagne, Thames Water, qui dessert plus de 16 millions de clients à Londres et dans ses environs et dont la dette s'élève à 15 milliards de livres (19,14 milliards de dollars), risque la nationalisation si elle ne parvient pas à attirer de nouveaux capitaux en masse pour remédier à ses problèmes.

Elle a demandé une augmentation de 59 % de ses factures, ce que l'OFWAT ne devrait pas accorder compte tenu de l'humeur du public. Mais cela devra être suffisant pour convaincre les investisseurs réticents, qui ont déjà commencé à renflouer Thames, de rouvrir les robinets.