Paris (awp/afp) - Trente-sept magasins Carrefour (dont 16 hypermarchés) dans lesquels travaillent près de 4000 salariés selon la CFDT, pourraient sortir du groupe et passer en location-gérance en 2024, selon plusieurs sources vendredi à l'issue d'annonces faites par la direction aux représentants du personnel.

"Le groupe Carrefour vient d'annoncer la cession de 16 hypermarchés et de 21 supermarchés Market à des repreneurs", a indiqué la CFDT Services dans un communiqué vendredi. "Ces établissements passeront en location-gérance en 2024. Cela concerne près de 4.000 salariés qui vont perdre leurs accords d'entreprise et 2 mois de rémunération par an (en moyenne)".

Selon la CGT Carrefour Hypermarché, les magasins de grande taille concernés sont situés à Alençon, Cholet, Guingamp, Lormont, Romorantin et Nantes Beaujoire pour l'ouest de la France; à Douai Flers, Epinal, Fourmies, Maubeuge et St Martin au Laert dans le Nord; à Gennevilliers, Rungis Belle Epine et Sartrouvile en Ile-de-France; et à Avignon et Marseille le Merlan dans le Sud de la France.

Le nombre de magasins à basculer est dans la droite ligne des précédentes années, après 41 magasins dont 16 hypermarchés en 2023, 43 magasins dont 16 hypermarchés en 2022, 47 magasins dont 10 hypermarchés en 2021.

Au total depuis l'arrivée d'Alexandre Bompard à la tête du groupe, ce sont 305 magasins (dont 80 hypermarchés) qui ont quitté son giron, soit plus de 23.000 salariés ainsi sortis des effectifs de Carrefour, selon les estimations de la CFDT.

La direction de Carrefour ne donne plus d'informations sur le nombre de salariés directs du groupe en France.

La location-gérance consiste à confier à un tiers l'exploitation du magasin, tout en restant propriétaire du fonds de commerce.

La direction de Carrefour explique vendredi que "le choix de la location-gérance, c'est le choix d'éviter la fermeture d'hypermarchés en difficulté" et plaide que le procédé a "prouvé sa capacité à redresser la performance de magasins fortement déficitaires, grâce à un management de proximité et une gestion plus agile du locataire-gérant".

Le spécialiste de la distribution Olivier Dauvers y voit un "double effet: externaliser des foyers de pertes (ça améliore mécaniquement le résultat) et relance commerciale avec un indépendant qui est directement intéressé à la marche de l'affaire, donc plus impliqué".

Les syndicats voient dans ce procédé une "casse sociale à bas bruit" et une perte d'avantages sociaux pour les salariés ainsi transférés.

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