Carrefour (-0,42% à 21,16 euros) surperforme légèrement après avoir publié un chiffre d'affaires légèrement supérieur aux attentes au titre du premier trimestre. Toutefois, l'activité du groupe reste à un niveau jugé faible, notamment en France. Sur les trois premiers mois de l'exercice, Carrefour a donc enregistré une croissance de ses ventes de 6,2% à 21,29 milliards d'euros. Jefferies visait +5%, Oddo +5,9% et le consensus Inquiry Financial cité par Reuters donnait 21,22 milliards d'euros.

Comme prévu, Carrefour a bénéficié d'un effet de change favorable (+3,9%) et de la hausse des prix de l'essence (+1,3%). A magasins comparables hors essence et effet calendaire, la croissance du groupe s'est élevée à 1,4% au premier trimestre.

Si cette performance a le mérite de ne pas faire surgir de nouvelles sources d'inquiétude concernant les perspectives de Carrefour, elle n'est toutefois pas suffisante pour répondre entièrement aux inquiétudes concernant sa rentabilité cette année.

En effet, le groupe reste dans une situation difficile en France, son principal marché, où ses ventes ont progressé de seulement 0,5% au premier trimestre en données comparables. Cette évolution est globalement en ligne avec les attentes : Jefferies attendait 0,5%, JPMorgan 0,6% et Oddo -0,1%.

Le format qui suscite le plus d'inquiétudes est l'hypermarché où Carrefour a été confronté en ce début d'exercice à la concurrence agressive de Leclerc. Les ventes des hypers Carrefour ont baissé de 1,6% en comparable au premier trimestre. Dans une note récente, UBS estimait que les différences de prix actuelles entre Carrefour et ses rivaux ne sont pas tenables sur le long terme et le groupe va devoir concéder des baisses de prix pour préserver ses volumes.

La faiblesse récurrente de Carrefour en France a toutefois été compensée par la bonne tenue de son activité à l'international. Sur ces marchés, le groupe a engrangé 11,8 milliards d'euros de ventes, en croissance de 2,1% en comparable. Le distributeur a notamment enregistré une croissance de 7,8% en Amérique latine, signe qu'il a mieux résisté que prévu au ralentissement de l'inflation dans la région et notamment au Brésil.