Il prendra ses fonctions à compter de la prochaine assemblée générale du groupe, le 18 juin et dans l'intervalle, sera nommé directeur général délégué à compter du 2 avril.

Une source proche du dossier avait déclaré à Reuters dimanche soir que le conseil avait entériné le remplacement de l'actuel PDG par le patron de Vivarte.

L'arrivée pressentie de Georges Plassat, un professionnel reconnu de la distribution doublé d'un redresseur d'entreprise, avait déjà été saluée par les investisseurs la semaine dernière avec un gain de 8% à la Bourse de Paris le 26 janvier.

L'annonce officielle de son arrivée, déjà largement inscrite dans les cours, n'a donc guère porté le titre en ouverture de la Bourse lundi. Après avoir débuté en baisse de 0,7%, la valeur cède 1,4% à 18,00 euros à 9h10, dans un marché en recul de 0,7%.

Si le changement de PDG est bien perçu par les investisseurs, nombreux sont ceux qui soulignent que le redressement prendra du temps.

"Nous nous en tenons pour l'instant à notre recommandation négative", déclare un analyste pour qui le retournement prendra "trois ou quatre ans".

Avec un inexorable recul des ventes en France, de longs errements stratégiques, une valse de dirigeants sans précédent et pas moins de cinq avertissements sur ses résultats en un an, la position de Lars Olofsson à la tête de Carrefour était devenue intenable.

Son emblématique projet Planet, censé revitaliser les ventes de non-alimentaire en France et en Europe n'a pas davantage apporté les résultats escomptés et le déploiement du concept pourrait, selon les analystes, être tout simplement abandonné.

La rentabilité du groupe devrait plonger de 20% en 2011 et certains analystes anticipent un nouveau recul des résultats en 2012.

En trois ans, sous la direction de Lars Olofsson, le cours du titre Carrefour a perdu un quart de sa valeur et 43% au cours de la seule année 2011.

Après avoir évincé Jose-Luis Duran, le financier, et choisi Lars Olofsson, le spécialiste du marketing, les grands actionnaires de Carrefour, Groupe Arnault (holding familiale du PDG de LVMH Bernard Arnault) et le fonds Colony Capital, ont finalement opté pour le professionnel, connaisseur du terrain.

Réputé pour son caractère bien trempé, le charismatique patron de Vivarte va donc, à 62 ans, s'atteler à un défi de taille, celui de redresser le navire Carrefour à la dérive.

Avec Juliette Rouillon, édité par Jean-Michel Bélot

par Pascale Denis