Le cours du titre retombe vers le plancher de $40 qu’il occupait en 2016. Rien d’étonnant à cela puisque le profit par action — $2.1 — est exactement semblable sur l’exercice qui vient de s'achever à ce qu’il était il y a huit ans.

Comme nous l’écrivions au printemps dernier, les investisseurs sanctionnent une offensive de diversification vers le rhum, le gin et la tequila qui tarde à porter ses fruits. 

Par ailleurs, le segment whisky — traditionnelle locomotive du groupe — est lui-même à la peine cette année, avec une baisse des ventes de 2% et une performance très inégale des différentes gammes de Jack Daniel’s.

La contre-performance sur le segment tequila est plus criante encore, avec une baisse des ventes de 7%. C’est donc le rhum et le gin qui sauvent les meubles grâce aux acquisitions des marques Diplomatico et Gin Mare ; sur ces deux segments, la croissance organique atteint 15%.

Tout n’est pas négatif non plus : Brown-Forman affiche une marge opérationnelle de 33.8%, proche de son plus-haut historique, et retourne à ses actionnaires $804 millions équitablement répartis entre dividendes et rachats d’actions — réalisés pour le coup à une valorisation qui commence à apparaître attractive.  

Les prévisions pour l’année prochaine sont timides, même si la génération de cash devrait s’améliorer avec la réduction du programme d’investissements et une probable nouvelle série de hausses de prix. De nouveaux rachats de titres sont à prévoir.

En l’état, la valorisation à vingt fois les profits vient donc consacrer une entreprise de grande qualité — avec une rentabilité des capitaux propres de 30% — mais en panne de croissance. Une contraction de multiple supplémentaire représenterait un signal d’achat évident.