Bolloré a "pris acte" de la volonté de la présidente du Syndicat en rappelant que le contrat de délégation de service public passé avec Autolib' prévoit entre autres en cas de résiliation le paiement d'une partie des pertes qu'il a supportées, des indemnités et des dédommagements.

Lancé en 2011, Autolib' est disponible dans une centaine de communes d'Ile-de-France. Le contrat avec le groupe Bolloré court jusqu'en 2023. Des problèmes dans la gestion du parc de voitures et un nombre de locations insuffisant ont fait dérailler la trajectoire financière du service. Le groupe Bolloré demande 46 millions d'euros par an à Paris et aux communes de banlieue concernées pour éponger le déficit.

"Les communes de la métropole ne verseront pas les 233 millions d’euros que le groupe Bolloré exige. Nous estimons par ailleurs que cette délégation de service public est obsolète dans sa forme au regard des nouveaux usages. C’est la raison pour laquelle le conseil syndical est appelé à voter le 21 juin prochain la résiliation du contrat Autolib’", a dit Catherine Baratti-Elbaz dans une déclaration transmise à Reuters.

"Afin que cette résiliation ne pèse pas sur les usagers, le Syndicat Autolib’ Métropole et la Ville de Paris feront le maximum pour que le service ne s’arrête pas du jour au lendemain."

"Cela dépendra en grande partie du groupe Bolloré, et nous en appelons à sa responsabilité pour prévoir une transition acceptable vers de nouveaux services", a-t-elle ajouté.

En cas de résiliation, le contrat de la société Autolib' prévoit "le paiement des pertes supportées par le concessionnaire au-delà d’une somme forfaitaire de 60 millions d’euros soit, à fin 2017, 150 millions d’euros", a rappelé de son côté le groupe Bolloré dans un communiqué.

Le contrat prévoit aussi le transfert de l’ensemble du personnel de la société Autolib’, la reprise à la valeur nette comptable des biens du service, le versement d’indemnités sur les contrats en cours et la prise en compte des dédommagements commerciaux envers les usagers, a détaillé Bolloré.

"La société Autolib’ rappelle qu’elle a proposé au cours des derniers mois des solutions financières et opérationnelles infiniment moins coûteuses et sans interruption du service. Celles-ci ont été systématiquement rejetées par le Syndicat", a ajouté Bolloré.

Catherine Baratti-Elbaz a précisé qu'il ne s'agirait "pas de remplacer Autolib’ par un seul acteur, mais par plusieurs qui proposeront des solutions complémentaires, adaptées à chacun".

La maire de Paris a réuni lundi plusieurs acteurs de la filière automobile et des spécialistes de la location et des start-up actives dans l'autopartage pour discuter d'offres alternatives à Autolib'.

(Arthur Connan, avec Dominique Rodriguez)