WASHINGTON (Reuters) - Le chef de l'Autorité américaine de l'aviation civile (FAA) a déclaré mardi que l'agence comptait poster de manière permanente des inspecteurs sur les sites de production de Boeing, estimant que le "système actuel ne fonctionne pas", un mois après la perte en plein vol d'une pièce de fuselage à bord d'un 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines.

Au cours d'une audition parlementaire, Mike Whitaker, l'administrateur de la FAA (Federal Aviation Administration), a réitéré la nécessité de renforcer la surveillance de Boeing et de son fournisseur Spirit AeroSystems, qui fabrique le fuselage du 737.

"Je conviens certainement que le système actuel ne fonctionne pas, parce qu'il ne fournit pas d'appareils sûrs. Nous devons donc changer cela", a-t-il dit.

"Ce qui m'importe, c'est que Boeing fabrique des avions sûrs", a renchéri le patron de la FAA. "Si vous n'avez pas cette culture de la sécurité, je pense qu'il est difficile de faire des avions sûrs."

Depuis l'incident d'Alaska Airlines, qui n'a pas fait de victimes, la FAA a dépêché une vingtaine d'inspecteurs sur le site de production du 737 à Renton, dans l'Etat de Washington, et six autres dans une usine de Spirit à Whichita, dans le Kansas, pour un audit de six semaines. L'enquête n'a révélé pour l'heure aucune défaillance requérant une action immédiate.

Mike Whitaker a déclaré que des inspecteurs se chargeraient de surveiller régulièrement les activités de Boeing une fois l'audit terminé.

Selon lui, l'incident du 6 janvier soulève deux questions : ce qui n'allait pas avec l'appareil concerné mais aussi "ce qui ne va pas avec la production chez Boeing".

"Il y a eu des problèmes par le passé. Ils ne semblent pas en passe d'être résolus, nous jugeons donc nécessaire d'avoir un niveau accru de supervision", a-t-il dit.

Boeing a déjà cloué au sol pendant des mois, en 2019 et 2020, le 737 MAX après deux accidents meurtriers qui ont fait au total 346 morts.

(Reportage David Shepardson à Washington et Allison Lampert à Montréal; Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Jean Terzian)

par David Shepardson et Allison Lampert