New York (awp/afp) - Le nouveau patron de l'Agence américaine de régulation de l'aviation civile (FAA), Mike Whitaker, a estimé nécessaire, mardi, de renforcer la supervision de Boeing après l'incident du 5 janvier lors du vol d'un 737 MAX 9.

"Il y a eu des problèmes (avec Boeing) par le passé et il semble qu'il n'aient pas été solutionnés", a déclaré le nouvel administrateur de la FAA, qui a pris ses fonctions en octobre, lors d'une audition devant la sous-commission de la Chambre des représentants sur l'Aviation.

"Dès lors, nous avons le sentiment d'avoir besoin de relever le niveau de supervision pour traiter cela", a-t-il poursuivi.

Une bonne partie de l'audition a été consacrée à l'incident survenu début janvier sur un appareil de la compagnie américaine Alaska Airlines, dont une porte s'est détachée en plein vol.

Cette porte servait à boucher une issue et n'avait pas vocation à être ouverte, ce modèle possédant déjà suffisamment de sorties de secours dans cette configuration.

L'agence américaine de sécurité des transports (NTSB) n'a pas encore publié ses conclusions sur les causes de l'incident, mais Alaska a fait état d'"équipements mal fixés" après des inspections préliminaires.

Propriétaire de la plus importante flotte de 737 MAX 9 (79 avions), la compagnie United Airlines a, elle, dit avoir découvert, lors de vérifications, des "boulons qui nécessitaient d'être resserrés".

Ces derniers mois, Boeing a connu d'autres épisodes de défaillance et a notamment dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l'appareil.

"Les événements récents, en particulier l'incident du 5 janvier (...) montrent que nous ne pouvons pas faire preuve de relâchement", a martelé Mike Whitaker.

L'officiel a indiqué que la FAA avait dépêché une vingtaine d'inspecteurs chez Boeing, actuellement à pied d'oeuvre pour vérifier les conditions d'assemblage des appareils du groupe.

Le régulateur a aussi missionné une dizaine de ses contrôleurs chez le principal sous-traitant de l'avionneur, Spirit AeroSystems.

Cette approche, a précisé M. Whitaker, rompt avec les méthodes traditionnellement employées par l'agence, qui s'appuyaient essentiellement sur l'étude de documents transmis par Boeing.

La FAA a commandé à un cabinet spécialisé un audit de six semaines, en cours de réalisation, dont les conclusions serviront à définir une nouvelle méthode de supervision pérenne.

"Nous n'avons pas encore pris de décision, mais je m'attends à ce que nous gardions des gens sur site", a déclaré le patron de la FAA.

afp/rp