Les investisseurs sont sous haute tension, souligne BNP Paribas IP
Le 24 avril 2014 à 17:10
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Les investisseurs sont de plus en plus nerveux à mesure que divers signaux indiquent que le vent est en train de tourner, observe William De Vijldern, vice-président de BNP Paribas Investment Partners dans la lettre "Convictions" d'avril. Le "tapering" étant désormais sur les rails, toute l'attention est à présent concentrée sur la hausse des taux par la Fed.
"En suggérant que celle-ci procèderait à sa première hausse de taux six mois seulement après la fin de son programme d'assouplissement quantitatif, Janet Yellen a-t-elle commis un lapsus ou voulait-elle jauger le marché ?", s'interroge William De Vijldern.
Les investisseurs n'ont pas apprécié, mais ont été rassurés par les précisions qu'elle a ensuite apportées, en signe d'apaisement, rappelle-t-il. Même réaction en Europe, où la décision de la BCE d'opter pour le statu quo a été accueillie avec déception avant que Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, n'évoque la nécessité de freiner l'appréciation de l'euro.
La tension des investisseurs ne se manifeste pas seulement à travers leur réaction aux déclarations des banques centrales, poursuit le vice-président de BNP IP. Ils sont de plus en plus sensibles aux valorisations, comme en témoignent les corrections subies par les petites capitalisations américaines et les valeurs des secteurs de la technologie et de la biotechnologie après leur forte hausse, ainsi que la rotation en faveur de valeurs plus défensives.
La rumeur d'une bulle dans le secteur des médias sociaux, des obligations d'entreprise, voire sur les marchés actions ne fait qu'exacerber la nervosité ambiante, ajoute BNP Paribas IP. Cependant, la presse financière peut, à l'instar des marchés, être sujette à l'effet momentum. Autrement dit, explique William De Vijldern, des valorisations élevées ne sont pas forcément symptomatiques d'une bulle.
La nervosité des investisseurs se traduit aussi selon lui par la recherche d'opportunités sur des marchés jusque-là délaissés, comme le montre le regain d'intérêt pour les actions émergentes. Celui-ci ne s'explique pas par un facteur macroéconomique mondial, mais par diverses évolutions propres à chaque pays, lesquelles augurent un retour des marchés émergents. Les opérateurs considèrent à raison que les marchés d'actions émergentes offrent encore un potentiel d'appréciation. Cela étant, une accélération de la croissance bénéficiaire sera nécessaire pour que ces marchés poursuivent leur redressement. De ce point de vue, ils sont logés à la même enseigne que les marchés développés, conclut William De Vijldern.
BNP Paribas est le 1er groupe bancaire français. Le Produit Net Bancaire (PNB) par activité se répartit comme suit :
- banque de détail (54%) : activité de banque de détail en France (24,1% du PNB), en Belgique (14,6%) et en Italie (10,2%). Le solde du PNB (51,1%) concerne les activités à l'international et les activités de prestations de services financiers spécialisés (crédit à la consommation, crédit immobilier, crédit-bail, gestion de flottes automobiles, location d'actifs informatiques) ;
- banque de financement et d'investissement (34,4%) : activités de conseil et de marchés de capitaux (83,7% du PNB ; conseil en fusions-acquisitions, interventions sur les marchés actions, de taux, de change, etc.) et de financement (16,3% ; financements d'acquisitions, de projets, du négoce de matières premières, etc.) ;
- gestion institutionnelle et privée et assurance (11,6%) : activités de gestion d'actifs, de banque privée (n° 1 français), de prestations de services immobiliers, de courtage en ligne, d'assurance et de prestations de services titres (n° 1 européen de la conservation de titres).
A fin 2023, BNP Paribas gère 988,5 MdsEUR d'encours de dépôts et 859,2 MdsEUR d'encours de crédits.
La répartition géographique du PNB est la suivante : Europe, Moyen Orient et Afrique (82,9%), Amérique (9,8%) et Asie-Pacifique (7,3%).