Depuis la réélection de Barack Obama à la Maison Blanche le sujet est au cœur des discussions concernant l’économie américaine. En effet, le 31 décembre correspondait à une échéance fatidique entraînant le déclenchement d’un mécanisme automatique d’austérité faute d’accord sur le budget.

Au dernier moment, un accord a pu être trouvé entre Démocrates et Républicains. Les opposants à l’administration avaient pourtant annoncé que d’aucune façon il ne trouverait d’accord, peut-être se sont-ils ravisés, estimant  qu’en cas d’aggravation de la situation économique, ils seraient tenus pour responsables… Cet accord a permis d’augmenter l’impôt sur le revenu pour les foyers les plus aisés (notamment une taxe de 3.8% pour les foyers gagnant plus de 250 000 dollars) et d’augmenter le coût du travail. Cependant cela n’a permis uniquement de repousser les débats de quelques semaines, renvoyant les parlementaires au 1er mars, pour de nouvelles discussions.


Quelle a été alors la réaction des marchés ?

A l’approche de la fin d’année et de la date fatidique du 31 décembre, les marchés américains ont connu quelques tensions. Preuve en est, le VIX (plus connu sous le nom d’indice de la peur) a fortement accéléré à la hausse, mettant en avant une fébrilité importante des investisseurs américains.

Aujourd’hui, cette problématique ne semble plus faire peur aux marchés si l’on observe les mouvements au 1er mars, date à laquelle les coupes budgétaires de 85 milliards de dollars dans les dépenses publiques sont entrées en vigueur. Le comportement stable et la volatilité faible des indices américains montrent bien le changement d’interprétation de la part des investisseurs. En effet, cette situation n’est finalement pas si mauvaise, elle permet de repousser la prochaine échéance au 19 mai (date à laquelle le plafond de la dette sera de nouveau atteint) et se traduit par des réductions drastiques de certains budgets colossaux de l’état (8% par exemple pour la Défense).

Selon Alexandra Estiot (économiste, spécialiste des Etats-Unis chez BNP Paribas), «les 85 milliards de dollars de baisse d’ici septembre ne représentent qu’un demi point de PIB » et « une nouvelle loi de finance devrait être votée avant le 27 mars afin de mieux cibler les coupes budgétaires ». En effet, c’est à partir de cette date que l’administration Obama ne pourra plus appliquer son budget sans l’approbation du Congrès.
 

Pas d’inquiétude avant le 27 mars

L’épée de Damoclès que constitue le fiscal cliff n’a plus lieu de créer une tension sur les marchés, en tout cas à court terme. Le « séquestre », processus qui consiste à la mise en place de coupes budgétaires automatiques est bel et bien lancé et cela n’a pas pour effet d’augmenter l’aversion aux risques des investisseurs. Pourtant, concrètement, de nombreux projets seront arrêtés et des fonctionnaires mis au chômage, c'est-à-dire une consommation intérieure en berne et les budgets principaux de l’administration réduits (Défense, Sécurité intérieure).

Pour le moment, les banquiers centraux prennent l’ascendant sur ces problématiques politiques et rassurent les marchés, notamment Ben Bernanke (Président de la FED) qui a confirmé le maintien d’une politique monétaire accommodante.

Rendez-vous le 27 Mars, des tensions pourraient alors ressurgir faute d’accord entre républicains et démocrates sur la répartition des réductions budgétaires.