"Mais cette difficulté que nous traversons ne devra pas pour autant impacter notre feuille de route", dit Jean-Laurent Bonnafé dans cette lettre envoyée vendredi.

"Nos discussions avec les autorités américaines s'accélèrent et devraient aboutir très prochainement", écrit-il. "Je veux le dire clairement : nous serons sanctionnés lourdement. Parce que des dysfonctionnements sont intervenus et que des erreurs ont été commises."

BNP Paribas n'a pas souhaité commenter ces informations.

Plusieurs sources ont déclaré à Reuters qu'un accord entre la banque, à laquelle il est reproché d'avoir contourné les règles d'embargo américain pendant plusieurs années, et les autorités de justice et de régulation outre-Atlantique, pourrait intervenir en début de semaine prochaine, l'une d'entre elles évoquant une annonce lundi.

Dans son courrier, Jean-Laurent Bonnafé n'évoque aucun montant pour cette sanction. Des sources au fait des discussions avaient dit à Reuters jeudi que la banque espérait que son amende serait de sept à huit milliards de dollars. La presse américaine avance, elle, un montant de neuf milliards.

BNP Paribas avait provisionné 1,1 milliard de dollars au quatrième trimestre 2013 pour ce litige mais a prévenu le 30 avril qu'une éventuelle amende pourrait largement dépasser ce montant.

La sanction des autorités américaines pourrait mettre à mal les ambitions de BNP en Amérique du Nord, région appelée à contribuer au PNB du groupe à hauteur de 12% en 2016, contre 10% en 2013.

(Matthias Blamont, Maya Nikolaeva et Jean-Baptiste Vey)