BERLIN, 6 avril (Reuters) - Le gouvernement allemand envisage de mettre en place un fonds commun avec les constructeurs automobiles afin de financer la modernisation des systèmes d'échappement pour rendre les moteurs diesel moins polluants, rapporte vendredi le magazine Der Spiegel.

La chancelière Angela Merkel présidera la semaine prochaine un séminaire gouvernemental pour réfléchir aux moyens d'éviter une interdiction des voitures diesel les plus polluantes dans les grandes villes, une mesure désormais possible depuis son autorisation fin février par le tribunal administratif fédéral de Leipzig.

Berlin cherche les moyens d'éviter une telle interdiction et pourrait, selon Der Spiegel, demander aux constructeurs automobiles de contribuer à hauteur de cinq milliards d'euros au fonds qui serait également abondé par l'Etat.

Une porte-parole de la fédération allemande de l'automobile VDA, qui représente les principaux constructeurs tels que Volkswagen , Daimler et BMW, a dit ne pas avoir connaissance d'une telle proposition du gouvernement.

Andreas Scheuer, le ministre des Transports, n'a pas souhaité s'exprimer sur l'article du Spiegel. Dans un communiqué par courriel, il a indiqué que l'un des points à l'ordre du jour du séminaire gouvernemental serait de "travailler dur afin de rendre la qualité de l'air dans nos villes encore meilleure".

Depuis que Volkswagen a reconnu en septembre 2015 avoir faussé ses tests anti-pollution aux Etats-Unis, les voitures diesel font l'objet d'une attention accrue en raison de leurs émissions de dioxyde d'azote (NOx), jugées responsables de maladies respiratoires. Le scandale a affecté toute l'industrie automobile et dopé les investissements dans les véhicules électriques.

Selon Der Spiegel, le projet de refonte "complète" des systèmes d'échappement concernerait une grande partie des 15 millions de voitures diesel en Allemagne, car seulement 2,7 millions sont équipées de la dernière technologie d'émissions Euro-6.

Le journal indique que les voitures dans les grandes villes comme Munich et Stuttgart, où la qualité de l'air est particulièrement mauvaise, devraient être équipées de systèmes de réduction catalytique sélective (RCS) qui requièrent la technologie d'injection AdBlue. (Gernot Heller, avec Ilona Wissenbach, Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : Bayerische Motoren Werke, Daimler, Volkswagen