marchés européens

PARIS (awp/afp) - Entre une nouvelle salve de résultats, une importante série de statistiques économiques et les réunions des banques centrales américaine et britannique, les marchés européens n'auront pas une minute de répit la semaine prochaine.

"Il y aura de nombreuses publications d'entreprises, qui vont rythmer l'évolution des marchés pour une dernière semaine avant la trêve estivale", a commenté auprès de l'AFP Gilles Guibout, gérant actions Europe chez AXA IM.

La saison des résultats suivra son cours, avec la publication de nouveaux résultats de géants européens, tels que le spécialiste de l'acier ArcelorMittal, l'industriel britannique Rolls-Royce ou encore l'assureur allemand Allianz.

Plusieurs secteurs d'activité seront sous le feux des projecteurs, notamment le milieu financier. Les publications des banques Lloyds, Barclays et RBS à Londres ainsi que BNP Paribas et Société Générale à Paris seront observées de près.

"Le secteur a récemment été délaissé par les investisseurs et les titres ont fortement baissé. S'il y avait une bonne surprise sur la gestion des comptes, il pourrait y avoir de fortes réactions boursières", a estimé M. Guibout.

En Allemagne, les acteurs de marché s'intéresseront aux résultats de BMW et Volkswagen, le secteur automobile ayant été récemment fragilisé par les velléités de taxes de Donald Trump et le scandale des moteurs diesel truqués.

"Jusqu'à présent, les résultats sont plutôt bons dans l'ensemble, peu d'entreprises déçoivent énormément, mais nous constatons que les petites déceptions ont tendance à entraîner d'importantes sanctions", a commenté auprès de l'AFP Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Le problème de fond, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de visibilité, étant donné qu'il y a beaucoup d'incertitude, notamment politique. Or, les investisseurs ne savent pas quelle peut être son influence sur les résultats d'entreprises", a-t-il ajouté.

En Europe, le marché reste ainsi prudent vis-à-vis du nouveau gouvernement italien eurosceptique, de la coalition allemande affaiblie, ou encore du Brexit, dont les négociations patinent.

Tensions commerciales

En outre, les tensions commerciales restent en toile de fond, bien que la situation semble s'éclaircir pour l'Union européenne (UE), après la rencontre entre Donald Trump et le président de l'exécutif européen Jean-Claude Juncker.

Washington et Bruxelles ont provisoirement désamorcé la crise née des tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis, annonçant une série de décisions dans l'agriculture, l'industrie et l'énergie, qui doivent toutefois être formalisées.

"Les marchés ont été un peu soulagé, même si rien n'est fait et rien n'est définitif", a indiqué à l'AFP Jean-Louis Mourier, un économiste de Aurel BGC.

"Les niveaux d'activités sont plutôt bons, mais les entreprises continuent d'avoir des messages prudents sur les répercussions d'une guerre commerciale", a observé de son côté M. Guibout.

Bien que les résultats d'entreprises figureront au premier plan, les publications de statistiques économiques animeront également la semaine à venir. Les opérateurs prendront notamment connaissance des données provisoires de l'inflation en zone euro, en Allemagne et en France au mois de juillet.

Outre-Atlantique, la confiance des consommateurs est au programme. Le très attendu rapport américain sur l'emploi et le chômage conclura la semaine.

Après la réunion sans surprise de la Banque centrale européenne, ce sera au tour de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque d'Angleterre (BoE) de se prononcer.

"Cette réunion de la Fed reste attendue même s'il ne s'agit pas de la plus importante, les investisseurs vont regarder les évolutions dans le communiqué, ce qu'il dira au sujet de l'économie et des perspectives", a commenté M. Mourier.

De son côté, la BoE devrait probablement augmenter ses taux directeurs, au moment où les salaires progressent et l'inflation ralentit un peu, comme elle l'envisage depuis plusieurs mois.

Elle publiera dans le même temps ses nouvelles prévisions économiques et son gouverneur Mark Carney donnera une conférence de presse qui pourrait en dire plus sur les prochaines intentions de la banque centrale, à huit mois de la sortie de l'UE.

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