Rome vise à conclure une fusion avec un pair plus sain en 2021, ont indiqué les sources, afin d'offrir une solution à long terme pour la banque, qui est soutenue par le gouvernement depuis 2017 à la suite d'un plan de sauvetage de 8 milliards d'euros (9,5 milliards de dollars).

Les efforts du Trésor se heurtent toutefois à la résistance du parti 5 étoiles, codirigeant, ainsi que des syndicats et des élus locaux de Toscane, qui ont demandé que la vente soit retardée.

Les mandats, qui dureront 12 mois, verront le codirecteur du groupe des institutions financières de Bank of America, Giorgio Cocini, et les associés d'Orrick, Patrizio Messina et Marco Nicolini, travailler en étroite collaboration avec le Trésor pour attirer des acheteurs et remédier au manque de capitaux de la banque.

Le Trésor italien et Bank of America ont refusé de commenter, tandis que Orrick n'était pas immédiatement disponible.

Rome devrait payer environ 150 000 euros en frais financiers et juridiques, la part du lion revenant à Bank of America, selon les sources.

La modicité des honoraires a rebuté de nombreuses banques et cabinets d'avocats qui ont initialement examiné le dossier, ont indiqué les sources, car les honoraires de conseil se chiffrent généralement en millions de dollars. Le récent rachat d'UBI Banca par Intesa SanPaolo, par exemple, a généré des honoraires globaux de 43,8 millions de dollars pour tous les conseillers impliqués, selon les estimations de Refinitiv.

En général, le travail gouvernemental dans le monde entier est mal payé, mais les banques se battent souvent pour obtenir de tels mandats afin d'établir une relation avec l'État dans l'espoir d'obtenir de futurs contrats.

En proie à des poursuites judiciaires et à des actifs de mauvaise qualité, MPS est difficile à vendre sur le marché bancaire italien, qui a un excédent de succursales et a vu une augmentation des pertes sur prêts et de la banque à distance dans la pandémie de COVID-19.

UniCredit est considéré comme l'acheteur préféré pour la banque vieille de 548 ans en raison de son bilan solide, selon des sources, bien que le patron Jean Pierre Mustier ait exclu les fusions qui, selon lui, ne font qu'ajouter "des agences et du personnel".

La troisième plus grande banque d'Italie, Banco BPM, est en train d'explorer les possibilités de rapprochement et pourrait également apparaître comme un acheteur viable pour MPS, selon l'une des sources.

Banco BPM a également nié tout intérêt pour MPS.

Tout accord pour la banque toscane n'interviendrait qu'après que le Trésor ait pris des mesures pour supprimer les créances légales s'élevant à 10 milliards d'euros, tout en injectant des capitaux frais.

Rome a mis de côté 1,5 milliard d'euros pour soutenir MPS, mais la banque fait face à un déficit d'au moins 2 milliards, selon des sources.

Le Trésor travaille sur un plan visant à transférer les risques juridiques de MPS à une autre entité publique. Dans une démarche qui aiderait un acheteur à faire face aux licenciements dans l'entité combinée, Rome envisage également des mesures pour réduire le coût des suppressions d'emplois pour les banques en cas de fusion, a déclaré l'une des sources.

De même, l'Italie a inclus dans le budget 2021 des mesures visant à favoriser les rapprochements d'entreprises par le biais d'allégements fiscaux.

Dans le cadre de ce programme, deux entreprises qui fusionneront au cours de l'année prochaine pourront réduire leur charge fiscale en utilisant des actifs d'impôts différés (DTA). Dans le cas de MPS, cela implique une augmentation des bénéfices de 3 milliards d'euros, selon des sources.

Les réserves de capital de MPS devraient tomber en dessous des exigences minimales au début de l'année prochaine, en raison du coût de l'assainissement des prêts douteux qu'elle est sur le point d'achever ainsi que des provisions contre les risques juridiques suite à la condamnation d'anciens cadres supérieurs.