Milan (awp/afp) - La BMPS va réduire ses effectifs de 20% d'ici 2021 et fermer 600 agences sur 2000 dans le cadre de son plan de restructuration, a annoncé mercredi la banque italienne dans un communiqué.

Bruxelles a donné mardi son feu vert définitif à ce plan, qui prévoit la baisse du nombre d'employés de 25'556 à 20'065 d'ici 2021 (-5491 personnes). La banque, la plus vieille de la planète, ne procèdera néanmoins à aucun licenciement.

La Monte dei Paschi di Siena, qui a multiplié les pertes ces dernières années, entend grâce à ce plan de relance enregistrer un bénéfice net supérieur à 1,2 milliard en 2021.

Le plan prévoit une recapitalisation de 8,1 milliards d'euros: quelque 3,9 milliards seront injectés par l'Etat italien, tandis que les quelque 4,3 milliards restants viendront de la mise à contribution des actionnaires et détenteurs d'obligations subordonnées.

L'Etat italien compensera par ailleurs les petits porteurs à qui ces obligations avaient été vendues de "manière abusive", c'est-à-dire sans les informer du risque encouru.

Le montant des fonds publics injectés dans le cadre de cette opération, baptisée "recapitalisation préventive", atteindra ainsi 5,4 milliards d'euros.

Le feu vert de la Commission européenne était attendu depuis des mois en Italie, mais aussi par les marchés financiers: la BMPS est en effet considérée comme le maillon faible du système bancaire italien, lui-même source d'inquiétudes, en particulier en raison de l'importance des créances douteuses, ces prêts risquant de ne jamais être remboursés.

L'opération prévoit la cession par la BMPS, quatrième établissement financier italien, de 28,6 milliards de créances douteuses brutes d'ici 2021, dont 26,1 milliards via une transaction financée par le fonds Atlante II de soutien aux banques.

Au terme de son plan de relance, la BMPS entend atteindre un ratio de fonds durs propres, dit "CET1", de 14,7%, contre 8,2% en 2016. Cet indice est très suivi car il mesure la capacité d'une banque à faire face à une crise.

La BMPS avait affiché les pires résultats lors des tests de résistance publiés fin juillet par l'Autorité bancaire européenne (EBA), son CET1 tombant en territoire négatif en cas de scénario défavorable.

A l'issue de la recapitalisation, l'Etat détiendra 70% de la banque, le reste étant aux mains d'investisseurs institutionnels, notamment via la conversion d'obligations en actions. Mais Rome a martelé vouloir rester le moins longtemps possible actionnaire majoritaire.

afp/ol