Paris (awp/afp) - Le groupe informatique Atos a annoncé mardi soir être entré en négociations exclusives avec Alten pour la vente de Worldgrid, sa filiale hautement critique qui conçoit les systèmes de pilotage des centrales nucléaires, notamment pour EDF.

Atos, en pleine restructuration financière, a choisi quelques heures auparavant l'offre de reprise du consortium mené par Onepoint, son principal actionnaire, dirigé par David Layani.

"Nous ferons tout pour sanctuariser la partie des actifs dits ultrasensibles mais nous serons très vigilants à ce qu'ils ne soient pas bradés", a-t-il affirmé aux Echos à paraître mercredi.

Interrogé spécifiquement sur Worldgrid, il estimait qu'il était prêt à céder ce "très bel actif" à "EDF ou ses partenaires", "si c'est la solution pour maintenir la sécurité industrielle des systèmes du parc nucléaire".

Les négociations exclusives entre Atos et le groupe d'ingénierie français Alten, entamées mardi soir, concernent la vente de Worldgrid "pour une valeur d'entreprise engageante de 270 millions d'euros", précise le communiqué d'Atos.

Cette opération devrait être finalisée avant la fin 2024, et "permettrait d'approfondir nos relations avec nos clients stratégiques, en particulier dans le nucléaire, en leur offrant une palette inégalée de services à valeur ajoutée", a souligné le patron d'Alten Simon Azoulay, cité dans le communiqué.

Avant la dissolution de l'Assemblée nationale, l'État français, par le biais du ministère de l'Economie, avait répété son intention d'acquérir les activités d'Atos jugées "stratégiques", afin qu'elles ne tombent pas entre les mains d'acteurs étrangers.

Worldgrid emploie près de 1.100 employés et a généré en 2023 un chiffre d'affaires d'environ 170 millions d'euros.

afp/rp