Atos grimpe de 1,7% à 61,53 euros ce mardi, porté par le relèvement de recommandation d'UBS et par la confirmation d'une offre de rachat sur son concurrent Steria (+2,44% à 20,14 euros). Celui-ci a confirmé jeudi avoir reçu de sa part le 4 avril dernier une proposition de rachat en numéraire. Atos offre jusqu'au 27 avril, date de la prochaine assemblée générale de Steria, 22 euros par action Steria. Mais cette OPA qualifiée d'amicale par Atos a été clairement dédaignée par l'intéressé qui évoque une offre "non sollicitée".

Ce dernier travaille en effet à un rapprochement avec son concurrent Sopra, officialisé seulement le 8 avril, mais faisant suite à des négociations exclusives datant de plusieurs mois, a-t-il précisé.

Le projet de fusion des deux SSII, qui doit donner naissance au numéro 3 des services informatiques en France derrière IBM et Capgemini, prendra la forme d'une opération d'échange amicale de Sopra sur Steria : une action Sopra sera remise contre quatre actions Steria apportées. L'action de cette dernière était valorisée 22 euros au cours de clôture du vendredi avril, soit une prime de 40%, identique à celle proposée par Atos.

Thierry Breton, PDG d'Atos, aurait pourtant rencontré plusieurs dirigeants de Steria avant l'envoi de sa proposition formalisée, dont son gérant exclusif François Enaud qui n'aurait pas "fermé la porte", selon Thierry Breton cité aujourd'hui par Les Echos. Une version que conteste la société Steria qui évoque un "non sans ambiguïté", ajoute le quotidien économique.

Steria a rappelé sa préférence pour l'offre publique d'échange de Sopra, la jugeant plus profitable pour la société, ses actionnaires et ses salariés. Le recours à une OPE est lui aussi jugé plus avantageux par la société qui y voit une fusion d'égaux aux positionnements complémentaires, là où le rachat d'Atos apparaît comme plus agressif et moins créateur de valeur. De plus, celui-ci ne peut avoir recours à une offre hostile, le capital de Steria étant verrouillé par la structure en commandite par action.

UBS a relevé ce mardi de Neutre à Achat sa recommandation sur Atos, rappelant le projet d'introduction en bourse d'un quart du capital de son activité de paiement et de services transactionnels Wordline à la fin du deuxième trimestre. Concernant l'offre sur Steria, l'analyste suisse estime qu'une telle acquisition serait significativement créatrice de valeur mais a peu de chance d'aboutir. Il considère cette approche comme plus opportuniste que stratégique. Pour Aurel BGC, elle cristallise l'inquiétude d'Atos face au futur groupe Sopra-Steria, acteur généraliste de poids sur le marché européen.

Atos a publié jeudi un chiffre d'affaires de 2,064 milliards d'euros au premier trimestre, en repli de 2,5%. La SSII a enregistré une décroissance organique de 1,8%.

(E.B)