"Le numéro un mondial du secteur pharmaceutique, l’américain Pfizer, a fait une offre informelle de 100 milliards de dollars sur son concurrent britannique Astra Zeneca, qu’il l’a rejetée. Dans un communiqué publié lundi, Pfizer indique avoir soumis le 5 janvier à AstraZeneca une offre indicative de 46,61 livres (56,59 euros) par titre, soit la bagatelle d'environ 58,8 milliards de livres (71,4 milliards d'euros, 98,7 milliards de dollars).

Cette offre « sous-évaluait significativement AstraZeneca », a réagi le britannique qui dit vouloir rester indépendant. Malgré cette réponse, le titre s’est envolé de près de 15% lundi à la bourse de Londres en se calant sur le prix proposé par Pfizer.

Pour Joshua Raymond de City Index, la motivation de Pfizer, qui est dans une démarché hostile, est de « tenter de créer des frictions » au sein d'AstraZeneca afin de forcer le groupe à négocier. Confronté à une perte des brevets sur certains médicaments vedettes dont son anti-cholestérol Lipitor, Pfizer entend se renforcer dans le créneau à fort potentiel de l'immuno-oncologie où le britannique a effectué des percées. Il lorgne également le médicament pour le coeur Brilinta et les traitements d'AstraZeneca contre le diabète ou les maladies respiratoires.

Mais selon certains observateurs, l’américain entend surtout utiliser les énormes liquidités engrangées à l'étranger qu'il ne veut pas rapatrier aux États-Unis pour des raisons fiscales. Selon le code boursier britannique, le groupe a jusqu’au 26 mai pour dire s'il compte faire une offre formelle sur AstraZeneca. Le cas échéant, l'offre comprendrait une partie en cash et une autre en actions. En cas de succès, il s’agirait de la plus grosse fusion jamais réalisée dans le secteur.
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