En hausse de 2,93% à 31,65 dollars, Pfizer signe la plus forte progression du Dow Jones, les investisseurs saluant la stratégie expansionniste du géant pharmaceutique américain. Dans un secteur en ébullition, le groupe a confirmé une offre de près de 100 milliards de dollars sur l'anglo-suédois Astrazeneca. Confronté notamment à la chute des ventes de deux de ses blockbusters, le Viagra et le Lipitor, Pfizer entend utiliser sa trésorerie pléthorique pour mettre la main sur le numéro deux britannique et son portefeuille très prometteur dans le créneau porteur de l'immuno-oncologie.

Outre la portée stratégique de l'opération, les investisseurs saluent également sa pertinence fiscale, estime un stratégiste d'Aurel interrogé par AOF. Pfizer a en effet accumulé des dizaines de milliards de dollars via ses filiales à l'étranger, sommes qui, rapatriées aux Etats-Unis, seraient imposées à 35%.

A Londres, Astrazeneca bondit pour sa part de 15,29% à 4 704 pence, dopé par l'intérêt confirmé de Pfizer, lequel examine les options qui s'offrent désormais à lui après le refus de son concurrent d'engager de nouvelles discussions au cours du week-end. Astrazeneca avait début janvier rejeté d'une première offre de 4 661 pence par titre, ou 98,7 milliards de dollars. Pfizer offrait alors une prime de 30% sur le cours de sa cible. Depuis, le cours d'Astrazeneca a fortement grimpé et les investisseurs parient maintenant sur une offre supérieure à 100 milliards de dollars.

Le groupe américain a il est vrai indiqué qu'il étudiait une nouvelle transaction qui offrirait une prime significative aux actionnaires du numéro deux du secteur au Royaume-Uni derrière GlaxoSmithKline.

Conformément au code boursier britannique, Pfizer devra indiquer au plus tard le 26 mai prochain à 17 heures (heure de Londres) s'il compte faire une offre formelle sur Astrazeneca ou s'il y renonce.

Il a fixé parmi les conditions au dépôt d'une offre formelle la recommandation "unanime" des membres du conseil d'administration d'AstraZeneca.

Selon Pfizer, un rapprochement pourrait accroître la capacité à créer de la valeur pour les actionnaires des deux groupes et amener un portefeuille étendu de médicaments aux patients. Le groupe a par ailleurs assuré que les détenteurs de titres du groupe anglo-suédois deviendraient des "actionnaires significatifs" du nouvel ensemble.

(P-J.L)