(Actualisé avec suspension grève)

LYON, 12 décembre (Reuters) - Deux offres définitives de reprise du groupe pétrochimique Kem One faisant appel au soutien financier de l'Etat français ont été déposées jeudi devant le tribunal de commerce de Lyon, qui tranchera mercredi prochain.

Les offres de la société d'investissement Open Gate et d'Alain de Krassny, à la tête du groupe autrichien Donau Chemie, ne comportent pas de conditions suspensives.

"Cette demande d'accompagnement financier prévoit en contrepartie un engagement total du repreneur pour assurer un avenir industriel durable et compétitif à Kem One", a déclaré dans un communiqué le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.

Les repreneurs potentiels attendent également des engagements de la part d'EDF, Total et Arkema , partenaires du groupe pétrochimique, né de la cession des activité vyniliques d'Arkema AKE.PA au groupe américain Klesch l'an dernier.

Les salariés de l'entreprise, inquiets des conditions imposées par les repreneurs, se sont mis en grève mercredi et ont occupé les cinq sites de Kem One, tous classés Seveso et répartis en Région Rhône-Alpes et Paca.

Ils ont annoncé jeudi soir qu'ils suspendaient le mouvement et se rendraient mercredi à l'audience du tribunal de commerce.

La CGT a retiré son offre de reprise, regrettant "que le gouvernement n'en ait pas mesuré la portée".

"Au regard des autres dossiers, nous persistons à croire que c'est le meilleur projet pour garantir un avenir à nos sites", a indiqué Didier Chaix, délégué CGT.

Il ne cache pas son inquiétude face au profil des deux repreneurs.

"La facilité serait de laisser filer Kem One chez un fonds d'investissements travaillant comme des amateurs et qui dans trois ans demandera à percevoir sa rémunération même si le retournement de Kem One n'est pas encore terminé", a-t-il dit.

Le préfet du Rhône, qui suit l'avancée de l'affaire, a dit sa "grande confiance dans l'issue positive du dossier".

Le sort de 1.300 salariés dépend aujourd'hui directement de la procédure de reprise de Kem One.

"L'objectif de départ du gouvernement n'a pas varié", a expliqué Arnaud Montebourg. "Tout a été mis en ÷uvre depuis six mois pour garantir un avenir durable à Kem One, à ses salariés ainsi qu'à la filière PVC qui aurait été menacée par sa disparition." (Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse)