ArcelorMittal n'a pas été la fête en 2015. Le premier sidérurgiste du monde a terminé lanterne rouge du CAC 40 l'an dernier avec une chute de 56% à 3,994 euros. Le groupe est frappé de plein fouet par la faiblesse des prix de l'acier causée par une demande mondiale atone et la montée des importations chinoises à bas coûts.

En novembre, ArcelorMittal a été contraint d'abaisser sa prévision d'Ebitda annuel, désormais attendu entre 5,2 et 5,4 milliards de dollars, contre une précédente guidance de 6-7 milliards.

Le géant de l'acier a également coupé dans ses investissements, prévoyant des dépenses pour l'ensemble de l'année 2015 d'environ 2,8 milliards de dollars, par rapport aux prévisions antérieures d'environ 3 milliards, et des charges d'intérêts nettes d'environ 1,3 milliard par rapport aux prévisions antérieures de 1,4 milliard. La société a également suspendu son dividende. Elle a maintenu en revanche ses prévisions de génération de flux de trésorerie disponible positif en 2015 et pense finir l'année avec une dette nette inférieure à 15,8 milliards de dollars.

Ces annonces ont été faites lors de la publication des résultats du troisième trimestre 2015, marqués par une perte nette de 711 millions de dollars, à comparer avec un bénéfice de 22 millions à la même période de 2014. L'Ebitda d'ArcelorMittal a également chuté de 29% à 1,35 milliard de dollars sur cette période alors que son chiffre d'affaires a accusé une baisse de plus de 28% à 15,59 milliards de dollars au troisième trimestre.

Dans le sillage de cette annonce, Standard & Poor's avait abaissé la perspective de la notation d'ArcelorMittal de "stable" à "négative".

Pour résister à la vague d'acier chinoise, le groupe, à l'image des autres acteurs européens, milite pour que l'Europe prennent des mesures antidumping. Mi-décembre, la Commission européenne a déjà imposé aux Etats d'enregistrer les importations d'acier chinois et russe.