PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe d'ingénierie et de conseil en technologies Alten (ATE.FR) a les moyens de poursuivre une politique d'acquisitions offensive en 2017, a déclaré son directeur financier, après avoir multiplié les opérations de croissance externe ces dernières années et alors que la hausse des marchés a entraîné une nette inflation des prix.

"Notre génération de cash-flow nous permet à elle seule d'acquérir pour environ 100 millions d'euros de chiffre d'affaires par an", a indiqué Bruno Benoliel mercredi. "Le cas échéant, Alten dispose d'une ligne de crédit de 200 millions d'euros pour saisir des opportunités", a-t-il ajouté au lendemain de la publication des résultats annuels du groupe.

Alten a fait état mardi d'une trésorerie nette de 4,6 millions d'euros à la fin de l'exercice 2016, contre 17,4 millions d'euros à la fin 2015 et 25,9 millions d'euros un an plus tôt. Le groupe a réalisé 10 acquisitions l'année dernière, dont neuf à l'international, pour un chiffre d'affaires cumulé d'environ 120 millions d'euros.

Des prix d'achat toujours "raisonnables"

L'inflation des prix liée à la hausse générale des marchés ces derniers mois n'inquiète pas outre mesure le dirigeant, car le groupe de R&D externalisée se concentre sur des cibles de petite taille.

"Malgré des multiples de valorisation élevés sur les marchés, Alten continue de réaliser ses acquisitions à des prix raisonnables", a ainsi affirmé Bruno Benoliel pendant un entretien avec Agefi-Dow Jones.

"La société se concentre sur de plus petites entreprises, employant de 100 à 200 personnes, qui se vendent pour des raisons stratégiques, comme un risque de déréférencement ou une incapacité à se développer. Cela nous permet d'acheter des sociétés à des multiples valeur d'entreprise sur résultat opérationnel identiques à ceux des années passées", a-t-il expliqué.

Les résultats déçoivent en raison d'exceptionnels

Alten a annoncé mardi soir une hausse de 5,7% à 112,4 millions d'euros de son bénéfice net en 2016, malgré une progression de 18,6% à 181 millions d'euros de son résultat opérationnel courant, en raison de l'enregistrement de charges exceptionnelles pour environ 15 millions d'euros.

Ces charges inattendues, liées à l'impact d'un redressement sur des contrôles sociaux en France, à des frais de restructuration et à des honoraires sur acquisitions, pénalisaient l'action mercredi. Lanterne rouge du SBF 120, le titre Alten perdait 4,3% à 66,58 euros vers 13h20.

Pas encore de perspectives chiffrées pour 2017

En parallèle de ses résultats annuels, le groupe a indiqué viser cette année une nouvelle croissance organique de son activité, sans toutefois s'engager sur des perspectives chiffrées.

"Il est trop tôt pour chiffrer la croissance qu'Alten pourrait dégager en 2017", a expliqué Bruno Benoliel.

"Nous n'observons pas de rupture de tendance pour le moment, mais une amélioration de la situation dans l'Oil & Gas , et la poursuite de la dynamique dans les autres secteurs d'activité serait nécessaire pour atteindre cette année un rythme de croissance proche de celui de 7% dégagé en 2016. En effet, 2017 comptera deux jours ouvrés de moins qu'en 2016, ce qui représente 1% de croissance organique en moins pour Alten".

Générant environ 8,5% du chiffre d'affaires du groupe, l'activité d'Alten liée au secteur des hydrocarbures a chuté de 12% l'année dernière. La bonne tenue de ses autres activités, notamment dans l'automobile, a permis de compenser cette faiblesse. Représentant 20% de l'activité totale du groupe, l'automobile a vu son chiffre d'affaires augmenter de 18% en 2016.

Pour le moment, Alten envisage une stabilisation progressive plutôt qu'un rebond de son activité auprès du secteur pétrolier.

"L'activité du secteur Oil & Gas devrait encore baisser légèrement sur l'ensemble de l'exercice mais se stabiliser en cours d'année", a indiqué le directeur financier.

-Ambroise Ecorcheville, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed : LBO