Le pitch de l'IPO d'Alphawave IP, expliquent les co-auteurs de l'article, était de présenter l'entreprise de Toronto comme un mini-ARM, le fleuron britannique des semiconducteurs qui a troqué l'Union Jack pour le drapeau délavé des fonds d'investissement (SoftBank, en l'occurrence). De fait, Alphawave comme son illustre modèle, concède des licences sur des procédés et des technologies mais n'a pas de "Fab". Une stratégie qui permet à l'entreprise d'afficher une marge brute indécente de 95% sur un chiffre d'affaires de 28 M$ au 1er semestre. Secteur des semiconducteurs en pleine ébullition oblige, les commandes flirtent avec les 200 M$.

Ces chiffres, publiés la semaine dernière, ont permis au titre de s'offrir une séance de gala avec un retour à une encablure de son prix d'IPO. La fête a donc été écourtée par le FT, qui a mis en lumière l'origine du carnet de commandes d'Alphawave. Il apparaît que les deux premiers clients, qui pèsent environ 75% des engagements, sont CPP et VeriSilicon, deux entreprises qui ont des liens étroits avec elle, notamment capitalistiques. Elles peuvent même être qualifiées de "parties liées", avec de la consanguinité entre dirigeants et/ou actionnaires de chacune des entités.

Cet état de fait n'est pas forcément répréhensible, si l'entreprise fait preuve de la transparence réglementaire adéquate dans ses documents officiels. C'est cette transparence que le FT questionne, tout en reconnaissant que certains des éléments ont été communiqués dans le cadre de l'IPO ou par la suite. En réponse, la société a expliqué avoir "respecté toutes ses obligations de divulgation avant, pendant et depuis l'introduction en bourse, et continuera à le faire". Elle "réfute fermement toute accusation de manque de transparence et a réalisé ses rapports financiers en totale conformité avec ses obligations".

Un parcours compliqué depuis l'IPO
Parcours d'Alphawave depuis l'IPO

Après la chute de 53,5% enregistrée hier, Alphawave IP reprend 28% ce matin à 231,66 GBp. Mais il reste du chemin à parcourir avant de rallier le cours d'IPO, surtout maintenant que l'ombre d'un doute plane sur la société.