Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent en ordre dispersé jeudi, réagissant plutôt négativement à la publication d'une inflation restée stable en septembre aux États-Unis, ce qui fait progresser les taux souverains à court terme.

Wall Street a ouvert en modeste hausse, mais vers 13H50 GMT, le Dow Jones cédait 0,28%, le Nasdaq 0,15% et le S&P 500 0,25%.

D'abord en hausse également, les indices boursiers européens montraient un tableau plus contrasté vers 13H50 GMT: Paris reculait de 0,29%, Francfort de 0,22%, tandis que Londres prenait 0,34% et Milan 0,28%.

L'indice des prix à la consommation (IPC) est resté stable à 3,7% aux Etats-Unis en septembre, alors que les analystes s'attendaient à un léger ralentissement à 3,6%.

En excluant l'énergie et l'alimentation, les prix ont progressé de 4,1%, comme attendu par analystes et sur le même rythme que le mois dernier.

En réaction, sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt américain à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, bondissait à 5,06%, contre 4,98% à la clôture de la veille. Il était stable avant la publication de l'IPC.

Florian Ielpo, chargé de la macroéconomie au sein de Lombard Odier IM, note que "l'inflation des logements et des biens et services de loisirs est plus élevée qu'en août en glissement mensuel".

De plus, le fait que d'autres composants de l'indice augmentent "jette un doute sur le succès des mesures de resserrement de la Réserve fédérale", selon lui.

Mercredi soir, le compte-rendu de la dernière réunion du comité monétaire de la Fed a révélé qu pour plusieurs banquiers centraux la question de savoir combien de temps maintenir des taux élevés devenait plus importante que de savoir jusqu'où les relever, étant donné que leur pic est quasi atteint.

Cependant une dernière hausse des taux directeurs de la Fed n'est pas totalement exclue et les minutes de la dernière réunion ont même montré qu'une majorité de membres y étaient favorables.

Sur les échéances à dix ans, le taux d'intérêt américain à dix ans s'inscrivait à 4,61% contre 4,56% mercredi, et l'allemand à 2,75% contre 2,72%.

Une usine Ford de plus à l'arrêt

Quelque 8.700 employés d'un site Ford (-2,78% à New York) du Kentucky, dans le centre des États-Unis, ont cessé le travail mercredi à l'appel du syndicat UAW, en réponse, selon l'organisation, au refus du constructeur de faire davantage de concessions dans les négociations sur un nouvel accord collectif.

Delta Air Lines à plat

La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines a de nouveau enregistré des ventes trimestrielles d'un niveau record, profitant de la demande internationale qui perdure et qui devrait lui permettre de voir son chiffre d'affaires progresser de 9 à 12% au quatrième trimestre sur un an.

D'abord en hausse, son action cédait 0,08% à New York.

Pétrole et devises

Les prix du pétrole se reprenaient jeudi, après la publication du rapport mensuel de l'AIE, alertant sur de possibles pénuries de diesel en Europe, le risque d'escalade au Moyen-Orient étant toujours surveillé par les investisseurs.

Vers 13H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, prenait 1,50% à 87,11 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, montait de 1,77% à 84,94 dollars.

Concernant le gaz naturel européen, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, grimpait de 10,60% à 50,95 euros le MWh, sur fonds de craintes sur l'approvisionnement.

Sur le marché des changes, la livre britannique pâtissait (-0,60% à 1,2239 dollar pour une livre) d'une croissance faible en août au Royaume-Uni.

L'euro perdait 0,61% face au dollar à 1,0555 dollar pour un euro.

Le shekel, la devise israélienne, reculait de 0,27% à 3,97 shekels pour un dollar.

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