Airbus passe d'ailleurs attentivement en revue différentes options pour fermer la ligne de production des A380, mais aucune décision en la matière n'a encore été prise, ont poursuivi les sources, ajoutant toutefois qu'il est peu probable de voir Tom Enders, l'actuel président exécutif du constructeur, laisser cette situation en suspens d'ici la fin de son mandat en avril.

Dans un communiqué, Airbus "confirme être en discussions avec Emirates au sujet du contrat A380", ajoutant que le contenu des négociations était confidentiel.

Chez Rolls Royce et Emirates, personne n'était disponible pour commenter l'information.

Au début du mois de novembre, Emirates a déclaré avoir choisi des moteurs Rolls-Royce pour ses derniers A380 commandés, tout en disant alors ne pas encore être parvenue à un accord définitif avec l'équipementier aéronautique britannique.

La compagnie du Golfe, qui exploite déjà plus de 100 A380, a signé il y a un an un accord provisoire portant sur 20 très gros porteurs d'Airbus avec une option sur 16 autres.

Cette commande pour un total de 16 milliards de dollars (14 milliards d'euros) au prix catalogue devait assurer la pérennité du programme A380, menacé faute de clients.

Emirates a toujours été un fervent soutien de l'avion, dont le premier vol commercial a eu lieu en décembre 2007. Mais bien qu'apprécié pour son intérieur spacieux et calme, la demande pour cet avion de 544 places s'est effondrée lorsque les compagnies aériennes ont abandonné les gros quadrimoteurs au profit d'appareils bimoteurs plus petits, plus faciles à remplir et nettement moins gourmands en carburant.

Ce n'est pas la première fois qu'Airbus brandit la menace d'un arrêt de l'A380, pour lequel British Airways a récemment manifesté un intérêt, et des sources industrielles suggèrent qu'il s'agit d'une tactique de négociation de la part de l'avionneur pour réussir à mettre tout le monde d'accord.

Ceci étant dit, selon une source industrielle, la ligne de production de l'avion n'est "pas tenable".

(Tim Hepher, Alexander Cornwell, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Rolls-Royce