Après des manoeuvres diplomatiques pour tenter de sortir de la crise en Ukraine qui ont calmé les marché ces derniers jours, la tension monte à nouveau, Washington ayant dévoilé des sanctions contre la Russie.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,43% à 4.398,11 points vers 12h. À Francfort, le Dax recule de 0,86% et à Londres, le FTSE cède 0,27%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 abandonne 0,6%.

"Les actions ont fait du yo-yo cette semaine et les indices sont revenus à des pics pluriannuels; il est donc tentant de prendre un peu de profits au cas où la crise s'aggraverait ce week-end", dit Andrea Tueni, trader chez Saxo Bank.

Les investisseurs s'attendent à ce que le suspense dure en Ukraine malgré les grandes manoeuvres des Occidentaux pour tenter le dénouer la crise et se tournent ver le rapport sur l'emploi aux Etats-Unis, un indicateur déterminant pour la politique monétaire de la Réserve fédérale, qui sera publié à 14h30.

Les économistes anticipent 149.000 créations d'emplois en février, en hausse par rapport au chiffre jugé décevant de 113.000 de janvier, un mois qui avait été très affecté par la vague de froid sur une grande partie du pays.

Mais les observateurs estiment que ces anticipations ont pu être revues en légère baisse. "Le marché pourrait considérer un chiffre près du consensus de 150.000 comme étant une bonne surprise. En tenant compte de l'hiver très rigoureux, un chiffre de 120.000 créations d'emplois ne serait pas forcément une déception", selon Ayako Sera, économiste chez Sumitomo Mitsui Trust à Tokyo.

Les valeurs les plus exposées à la Russie figurent parmi les plus fortes baisses: le fabricant de pneus Nokian Renkaat perd 1,5%, le danois Carlsberg 0,8% et l'autrichien Raiffeisen Bank 1,9%.

Les trois sociétés dégagent, respectivement, 26%, 17% et 22% de leur chiffre d'affaires global en Russie, selon les données de MSCI.

Air France-KLM s'adjuge 4,6%, l'une des plus fortes hausses du SBF 120 et en tête du Stoxx 600 européen, à la suite de l'annonce d'une hausse marquée de son trafic passagers le mois dernier.

Le groupe suédois de matériel médical Getinge en revanche chute de 17,6% après un avertissement sur son résultat du premier trimestre.

Sur le marché des changes, l'euro a atteint un nouveau plus haut de l'année face au dollar en attendant les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis qui pourrait l'entraîner encore plus haut s'ils s'avèrent inférieurs aux attentes.

La monnaie unique avait déjà touché un pic de l'année la veille après statu quo de la Banque centrale européenne, qui a jugé que la zone euro n'avait pas besoin de nouvelles mesures de soutien.

Elle se rapproche des 1,39 dollar et se traite à plus de 143 yens. Le dollar reste près de son plus bas de quatre mois face à un panier de devises tandis que le rouble perd 0,5% face au dollar.

Sur le marché du pétrole, le Brent retombe un peu, vers les 108 dollars le baril, les craintes d'un rapport décevant sur l'emploi américain l'emportant sur l'impact haussier de la dégradation de la situation en Ukraine.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)